La Grèce sera-t-elle expulsée de la zone euro ? Personne ne le sait avec certitude. Cela importe-t-il ? Oui, mais peut-être pas autant qu’il y a quelques années. Les marchés financiers ont fait preuve d’une réaction sanguine à l’évolution du dossier grec tout au long de cette année. Il y a eu un regain de volatilité, mais celui-ci reste contenu à ce stade. Ceux qui s’attendaient à une correction violente sur les obligations périphériques de la zone euro (en gros, une contagtion) ont observé des variations très limitées. Et jusqu’à peu, l’euro a fait preuve d’une relative résistance. Bien sûr, la situation pourrait changer.
Deux écoles s’affrontent sur les marchés. La première estime qu’il est impératif de garder la Grèce dans la zone euro. La second ne craint pas une expulsion du pays et voient cet événement comme un moyen d’affermir la monnaie unique. Quel que soit le résultat des discussions, tout le monde reconnaît que le caractère pro-actif de la BCE a changé la donne. Pour dire les choses autrement, il est plus prudent de ne pas aller se confronter à une institution qui a un pouvoir quasiment illimité.
Malgré cela, de nombreux investisseurs s’inquiètent de la possible répétition des périodes d’extrême volatilité sur les marchés en 2011-2012. Cela est compréhensible. Ma vue personnelle est qu’il s’agit d’un événement systémique (« tail risk »), donc rare. Toutefois, une règle d’or en matière d’investissement consiste à ne jamais sous-estimer la capacité de surprise de tels événements.
Une répétition de la volatilité d’il y a 3-4 ans entraînerait une fuite des investisseurs vers les « valeurs refuge. » Le mouvement le plus logique consisterait à sortir des actions et aller vers les obligations les plus sûres, en l’occurrence le Bund allemand. Certes, la dette allemande de court et moyen terme offre un rendement négatif (elle coûte de l’argent à l’investisseur pour la détenir). Mais l’appréciation du capital serait en soit suffisante pour compenser le manque à gagner au niveau du coupon.
D’autre part, dans une telle situation, l’objectif prioritaire des investisseurs est la préservation du capital. Supporter un maigre coût pour détenir un actif sûr constitue donc un moindre mal. En outre, si le pire devait arriver (désintégration de l’euro), le capital serait libellé dans une devise qui devrait s’apprécier face aux autres.
Les ETF offrent l’avantage d’une grande flexibilité pour réaliser rapidement de tels arbitrages. En suivant un fonds indiciel, les investisseurs peuvent avoir une idée claire de l’exposition désirée à une classe d’actifs. Le fait que ces fonds soient cotés en temps réels sur les marchés offre un surcroît de liquidité. Enfin, si le marché devait corriger violemment, il y a peu d’intérêt à chercher à être plus malin que le marché.
Les ETF les plus populaires (en termes d’actifs sous gestion) qui offrent une exposition aux obligations gouvernementales allemandes sont les fonds iShares eb.rexx Government Germany ETF et le Deka Deutsche Boerse EUROGOV ETF. Ces ETF sont répliqués physiquement et suivent des indices jusqu’à des maturités de 10 ans.
Plus petit en taille, on trouve le db x-trackers iBoxx Germany ETF. Coté au Luxembourg, cet ETF suit tout une palette de maturités sur la courbe des taux allemands.