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Les investisseurs ont plébiscité les ETF en juillet

En juin, dans un contexte de volatilité accrue, la collecte des ETF européens avait chuté et les fonds avaient accusé des pertes en capital. En juillet, le marché a connu une évolution beaucoup plus favorable. 

Jose Garcia Zarate 07.08.2015
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Au deuxième trimestre 2015, le marché européen des ETF a pâti à la fois d'une chute des flux financiers et de pertes en capital, dans un contexte de volatilité accrue liée à des facteurs internes (crise de la dette grecque) et externes (marchés émergents). Les actifs sous gestion ont évolué en dents de scie, touchant un plus-haut historique en mai, à 463 milliards d'euros, avant de redescendre à 448 milliards d'euros fin juin, soit en dessous des 459 milliards enregistrés au premier trimestre.

Selon nos calculs, les actifs sous gestion des ETF domiciliés en Europe sont repartis à la hausse en juillet, pour atteindre plus de 460 milliards d'euros. Il apparaît donc qu'au-delà des 6,95 milliards d'euros de collecte nette, le marché des ETF a profité d'une appréciation du capital de 5,2 milliards d'euros au cours du mois.

La ventilation des données par classes d'actifs montre que les ETF en actions ont été le principal contributeur à cette augmentation mensuelle des actifs sous gestion. Après le passage à vide du deuxième trimestre, les investisseurs, probablement encouragés par la résolution du dernier épisode en date de la crise grecque et le fait que le pays ne soit pas sorti de la zone euro, ont placé près de 6 milliards d'euros nets dans les ETF en actions. Ceux-ci vont vu leurs actifs sous gestion atteindre un plus-haut record de 318 milliards d'euros fin juillet, contre 305 milliards fin juin.

Ces nouveaux investissements ont pour l'essentiel ciblé des ETF offrant une exposition aux marchés développés (Europe continentale, Royaume-Uni, États-Unis) au travers de grands indices, tels que le Stoxx50 et le S&P 500. Les investisseurs ont en revanche continué de bouder les ETF en actions émergentes. L'effondrement des actions chinoises n'y est pas étranger. Néanmoins, la décollecte affectant les marchés émergents est largement imputable à l'anticipation d'un resserrement imminent de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Les conséquences négatives d'une telle décision en termes d'investissements directs étrangers sur les marchés émergents se sont renforcées dernièrement, les investisseurs cherchant de plus en plus à minimiser leur exposition aux actifs libellés en devises émergentes.

Après avoir subi 1,5 milliard d'euros de sorties de capitaux en mai et en juin, les ETF obligataires ont eux aussi retrouvé les faveurs du marché en juillet, attirant 2 milliards d'euros nets selon les estimations. Leurs actifs sous gestion sont passés de 96,4 milliards d'euros à la fin du deuxième trimestre à 99,7 milliards d'euros le mois dernier. À l'instar de leurs homologues en actions, les ETF en obligations libellées en euros ont largement profité du regain de confiance des investisseurs lié au maintien de la Grèce dans la zone euro.

Ce répit pourrait toutefois revêtir un caractère opportuniste. De fait, par rapport aux tendances observées au cours des trois premiers mois de l'année, l'investissement total dans les ETF obligataires a nettement diminué. Les taux d'intérêt de la BCE ne devraient pas changer à court terme. Toutefois, le découplage tant attendu de la zone euro et des États-Unis à la faveur de la divergence des politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique ne se concrétise pas. Dans l'ensemble, les investisseurs ont les yeux rivés sur la Fed. Par ailleurs, bien qu'elle reste inférieure à la normale, la croissance économique de la zone euro s'améliore et, point peut-être plus important encore, le marché ne craint plus de déflation durable. Ce contexte n'est guère porteur pour les obligations en euros.

En ce qui concerne les matières premières, les sorties de capitaux ont augmenté en juillet et la classe d'actifs aurait connu selon les estimations une décollecte nette de 0,96 milliard d'euros. La tendance mondiale à la baisse des cours des matières premières en est le principal facteur. Les actifs sous gestion des ETP en matières premières (qui incluent à la fois les ETC et les ETF) ont, selon les estimations, baissé à 29,6 milliards d'euros en juillet contre 33,1 milliards fin juin, ce qui suggère d'assez lourdes pertes en capital.  

Selon des calculs préliminaires, les ETF ont enregistré en juillet une collecte nette de 6,95 milliards d'euros. Ce très solide début de troisième trimestre devrait apaiser les craintes d'affaiblissement durable qu'avait suscitées la piètre performance du marché sur les trois mois précédents.

Globalement, sur les sept premiers mois de 2015, les entrées nettes de capitaux à destination des ETF européens ont atteint 42,3 milliards d'euros. À peine 2 milliards d'euros séparent ce montant des 44,1 milliards d'euros enregistrés sur l'ensemble de 2014 par les ETF, qui semblent bien partis pour battre sur l'année le record historique de 51 milliards d'euros datant de 2008. 

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A propos de l'auteur

Jose Garcia Zarate  is an ETF analyst with Morningstar UK.