Les marchés financiers n’aiment rien moins que l’incertitude. Au début de l’été, c’était le dossier grec qui avait provoqué une première correction, un épisode rapidement effacé par les indices boursiers une fois un accord trouvé entre la Troika et le gouvernement grec.
Mais depuis, c’est l’incertitude autour de l’ampleur du ralentissement économique de la Chine et la capacité d’action des pouvoirs publics qui entraîne les bourses mondiales dans la tourmente. La panique des investisseurs est illustrée par l’envolée des indices de volatilité (+118% en une semaine pour le VIX à 28,03 ; +32% pour le VSTOXX à 30,21), la sortie massive des indices émergents (26 milliards de dollars en six semaines) et par la recherche de protection dans les valeurs refuge (bons du Trésor, Bund, yen, or) ou dans les fonds monétaires.
Cette situation de stress n’est sans doute pas terminée. Les autorités chinoises sont confrontées à une multitude de défis, alors que la croissance économique domestique donne des signes de ralentissement plus marqués que prévu. Pour certains économistes, cette croissance plus lente de l’économie chinoise s’explique par l’explosion de l’endettement des agents économiques et par la mise en place de réformes de structure qui mettront un certain temps à porter leurs fruits.
En l’espace de quelques mois, les autorités chinoises ont pris des mesures qui ont pour effet à court terme d’accroître la volatilité sur les marchés financiers. « L’urgence pour les décideurs politiques est d’éviter les effets de contagion du ralentissement de l’investissement sur le marché du travail et, in fine, sur la consommation », écrivent les économistes de Goldman Sachs dans une note datée du 23 août.
La sortie de cette période d’incertitude pourrait bien perdurer un peu, d’autant qu’à court terme les prochains chiffres de croissance marqueront sans doute un point bas au troisième trimestre avant de commencer à entamer un rebond.
Ces incertitudes ont des répercussions mondiales bien identifiées : chute du cours des matières premières dont la Chine est le premier consommateur mondial ; effet de contagion sur les économies émergentes d’Asie à travers le canal des échanges commerciaux. Parmi ces pays, on trouve Hong-Kong et Taiwan, bien sûr, mais d’autres pays comme la Thaïlande, la Malaisie ou l’Indonésie, qui prennent également des mesures pour soutenir la compétitivité de leur économie.
Dans un tel contexte, les investisseurs ont intérêt à privilégier les fonds qui offrent la meilleure protection contre le risque de baisse des marchés financiers.
Mais comme dans les précédentes phases de correction des marchés (octobre 2014 par exemple), il est important de rappeler aux investisseurs que c’est dans les phases de panique boursière que résident les meilleures opportunités d’investissement, à condition de savoir faire preuve de patience et de s’attacher à bien appréhender la valeur des actifs que l’on souhaite acquérir.
Comme le rappelle à l’envi Warren Buffet : « il faut avoir peur quand tout le monde est avide et être avide quand tout le monde a peur. » L'épisode actuel de plongeon des Bourses mondiales en est une nouvelle fois l'illustration.