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Mettez un robot dans votre ETF

L’industrie de l'automatisation appliquée à la production de biens et services, déjà une solide réalité de 27 milliards, pourrait être la prochaine révolution industrielle. La Chine joue un rôle de premier plan.

Valerio Baselli 01.09.2015
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Les robots prennent une place croissante dans notre vie de tous les jours. Déjà très présents dans les usines, ils entrent aujourd’hui dans nos domiciles. Le marché mondial de la robotique est aujourd’hui estimé à près de 27 milliards de dollars, alors qu’il ne représentait qu’un chiffre d’affaires de 7,4 milliards en 2000 et de 10,8 milliards en 2005. Selon une étude d’ABI Research (« Collaborative Robotics: State of the Market / State of the Art »), d’ici 2020 il pourrait y avoir un véritable boom dans la quantité et la complexité des robots utilisés dans divers domaines : de l'industrie à  la santé, le transport ou l'armée.

L’industrie financière ne pouvait pas ignorer un secteur qui devrait croître de 9% par an et qui pourrait changer nos vies comme cela est arrivé avec l'avènement des ordinateurs, d'Internet ou de la téléphonie mobile. L'avenir pourrait vraiment ressembler à un roman d'Isaac Asimov ou de Philip K. Dick, avec des robots toujours plus sophistiquées capables d’interactions complexes avec les humains.

« C’est une thématique d'investissement que les investisseurs peuvent suivre sur le long terme », estime Henri Boua, directeur associé d’ETF Securities pour la France et Monaco. Cette société a lancé l'année dernière en Europe le premier instrument financier accessible aux investisseurs du Vieux Continent (aux États-Unis un outil similaire existait déjà) dédié spécifiquement au domaine de la robotique : le ROBO-STOX® Global Robotics and Automation GO UCITS ETF. Ce fonds réplique synthétiquement l’indice du même nom, composé d’environ 80 sociétés, dont la plupart sont des petites et moyennes capitalisations. Pour le moment, ce tracker est côté aux Bourses de Londres, Francfort et Milan.

Le match se joue à Pékin

«Bien qu’à ce jour les États-Unis et le Japon représentent les plus grosses pondérations de l’indice, la Chine est appelée à prendre une place croissante, pays qui sera le moteur de la croissance future », a expliqué Henri Boua.

Selon l’International Federation of Robotics (IFR), les autorités de Pékin ont décidé de développer fortement le secteur afin d’accroître la productivité des entreprises locales. Actuellement, les ventes de robots dans le domaine industriel ont plus que triplé par rapport à 2012. En 2017, selon l’IFR, on comptera davantage de robots en Chine qu’en Europe ou en Amérique du Nord. Le nombre d’unités doublera au cours des deux prochaines années, pour atteindre plus de 400.000. L'industrie automobile est de loin la plus active, avec l’utilisation d’environ 40% du total des robots industriels.

D’après les données du site Internet The Robot Report, la Chine compte actuellement 52 entreprises qui se disent fabricants d’automates, en plus de 26 autres entreprises impliquées dans la fourniture des compétences complémentaires et spécifiques liés à leur utilisation. Et il y a plus.

L’empire du Milieu est déjà le plus grand marché du secteur, mais sa « densité robotique » est encore très faible. On y compte 30 robots industriels pour 10.000 employés. En Allemagne cette densité est dix fois plus grande, au Japon c’est onze fois, et aux Etats-Unis, le rapport est de un à cinq fois. Pour de nombreux observateurs, le potentiel de croissance de la Chine est énorme.

Le nouveau monde

Si ces prévisions se révèlent exactes, on ira vers un avenir où les usines industrielles auront moins en moins besoin de main-d’oeuvre et de plus en plus besoin d’ingénieurs et de travailleurs hautement qualifiés, afin de programmer et maintenir des robots qui seront utilisés pour des tâches différentes, à l’instar de ce qui s’est produit dans les pays développés comme l’Allemagne, le Japon ou les Etats-Unis.

Mais cette « révolution » ne sera pas limitée à l’industrie manufacturière. Il est déjà possible, dans des hôpitaux français, de subir une intervention chirurgicale, grâce à la technique de la cœlioscopie, qui utilise de minuscules caméras et des applications mécaniques. Autre exemple, le 5 août dernier, Lexus, la marque de luxe de Toyota, a officiellement présenté Slide, le premier vrai skate (ou hoverboard) volant, objet symbole de rêves technologiques d’une génération après son apparition dans le film culte Retour vers le futur. Peut-être qu’avec les robots, tout est vraiment possible.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.