Au cours du mois de septembre, les anticipations de croissance de l’économie mondiale ont plongé, pesant sur le poids des actions dans l’allocation des investisseurs.
Selon la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch, « l’anomalie de septembre d’un niveau record de cash dans les allocations a été corrigée par une chute brute des anticipations de croissance mondiale (plus bas depuis juillet 2012) et de l’allocation des actions (plus bas depuis septembre 2012) », observent les stratégistes de la banque dans une note publiée mardi 15 septembre.
Le cash continue d’être la classe d’actifs privilégiée dans les changements d’allocations, avec un mouvement de fuite vers la qualité (consommation courante, obligations, Etats-Unis). Un mouvement logique au regard de la volatilité récente des marchés financiers, liée à la Chine et aux émergents. C’est d’ailleurs dans cette région du monde que les investisseurs identifient la plus grande source de risque actuellement, puisque 75% des sondés estiment qu’une récession en Chine et une crise de la dette émergente (défaut d’un pays) sont devenus des risques extrêmes (« tail risk »).
35% des investisseurs sondés ont une surpondération nette aux liquidités, niveau d’exposition le plus élevé depuis juin 2012. Il faut monter à la crise financière de 2008 pour retrouver les précédents records d’exposition à la classe d’actifs.
A l’inverse, 50% des sondés sont sous-exposés aux obligations et 32% aux matières premières. La vue négative sur cette dernière classe d’actifs est considérée comme étant l’un des paris les plus joués en ce moment sur les marchés, en particulier dans l’univers actions.
Au sein des actions, les investisseurs ont réduit leur sous-pondération aux actions américaines, mais maintiennent une nette préférence pour les actions de la zone euro (45% de surpondération).
Les actions émergentes restent l’un des actifs les plus détestés en ce moment (34% de sous-pondération nette, niveau jamais observé depuis que l’enquête existe).
A deux jours de la fin de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les anticipations de hausse des taux directeurs ont été repoussées en décembre.
« Ce pessimisme très clair signifie que les actifs risqués sont mûrs pour un rebond (…). S’il n’y a pas de rallye, alors les marchés considéreront que l’on s’oriente de manière dangereuse et imminente vers un risque de récession et/ou de défaut », avertissent les stratégistes de BofAML dans leur note.