Les investisseurs paient de moins en moins pour faire gérer leurs actifs. Le niveau de frais moyen pondéré des actifs sous gestion à travers tous les fonds (fonds mutuels, ETP hors fonds monétaires et fonds de fonds) était de 0,64% en 2014, contre 0,65% en 2013 et 0,76% il y a cinq ans.
La tendance est liée à la recherche par les investisseurs de solutions d’investissement de moins en moins coûteuses, plutôt que par la volonté des sociétés de gestion de réduire leurs frais. Les investisseurs achètent de plus en plus des fonds passifs ou des fonds actifs à bas coût.
Toutefois sur longue période, l’industrie de la gestion d’actifs continue de bien se porter, grâce aux économies d’échelle massives qu’elle réalise. La croissance des actifs sous gestion est en effet plus rapide que le rythme de réduction des frais de gestion.
Selon la dernière étude de Morningstar sur les frais, les fonds mutuels et ETPs qui ont les frais de gestion courants les plus bas de l’industrie ont attiré globalement 3,03 billions de dollars au cours des dix dernières années, contre seulement 160 milliards de dollars pour les autres fonds.
Le ratio de frais de gestion de la gestion passive, pondéré des actifs sous gestion, était de seulement 0,20% en 2014, contre 0,79% pour la gestion active. L’an dernier, la gestion passive a collecté 392 milliards de dollars, contre seulement 66 milliards de dollars pour la gestion active.
En dix ans, les fonds passifs ont reçu 1,9 billion de dollars en argent net contre 1,13 billion pour les gestions actives.
Cette recherche des solutions les moins coûteuses concerne également les parts des fonds. Cette tendance a plusieurs explications. Les conseillers financiers cherchent eux aussi des économies d’échelle en regroupant des comptes clients afin d’avoir accès à des parts institutionnels de fonds, moins chères.
En outre, ces conseillers préfèrent abandonner des fonds qui imposent des droits d’entrée et privilégient des solutions passives (ETF) ou sans droits d’entrée.
L’industrie de la gestion d’actifs n’est pas à plaindre pour autant. Selon les calculs de Morningstar, la hausse des marchés ces dernières années et la poursuite de la collecte ont permis à l’industrie de voir ses revenus atteindre 88 milliards de dollars l’an dernier, contre 50 milliards de dollars il y a dix ans.
Durant cette période, les actifs sous gestion ont bondi de 143% tandis que les frais de gestion pondérés par les actifs n’ont baissé que de 27%. Les clients des sociétés de gestion n’ont que très peu bénéficié de la croissance de l’industrie qui a préféré accumulé des frais plutôt que de rendre de l’argent à ses porteurs de parts.
Une fois encore, cette évolution de l’industrie est davantage le fait des investisseurs eux-mêmes que des sociétés de gestion.