En matière de frais, les sociétés de gestion françaises auraient sans doute intérêt à regarder (et à s’aligner) sur les pratiques des sociétés nord-américaines. En effet, selon la dernière enquête de Morningstar sur l’expérience des investisseurs (publiée tous les deux ans), la note de la France concernant les frais imposés aux investisseurs domestiques est « C+ », alors qu’elle était notée « B- » dans l’édition 2013 de l’étude.
La France cumule de nombreux autres handicaps (notamment en matière de transparence ou de fiscalité), mais le mode de rémunération des conseillers financiers (persistance des rétrocessions de commissions) ne va pas dans le sens d’un meilleur traitement des épargnants français.
En matière de frais, les gérants français doivent également faire de gros progrès en matière de commissions de performance. Si ces dernières peuvent se justifier lorsque les gérants apportent de la valeur ajoutée et surperforment de manière significative leur indice de référence, il est également nécessaire que les investisseurs disposent d’un mécanisme de compensation lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous.
De même, l’étude de Morningstar estime que les conditions d’attribution des commissions de performance ne font pas l’objet d’un degré de transparence adéquat.
L’autre gros point de débat est l’existence des commissions de mouvement, parfois appliquées par certaines sociétés de gestion alors que leur existence n’a qu’un impact : appauvrir l’investisseur. De manière générale, les sociétés de gestion françaises devraient faire preuve de la plus grande transparence dans la manière dont elles se rémunèrent.
Et comme on l’a observé au niveau de l’industrie, la croissance des actifs n’est pas toujours accompagnée d’une diminution des frais de gestion. La France ne fait pas exception à la règle. De ce point de vue, les sociétés de gestion sont plus enclines à utiliser leurs frais de gestion pour financer des campagnes marketing vantant leurs mérites plutôt qu’à restituer de l’argent à leurs clients, en particulier lorsque les promesses de rendement ne sont pas tenues.
Liens vers les deux dernières études Morningstar
Etude sur l'expérience des investisseurs dans le monde (2015)
Etude sur l'expérience des investisseurs dans le monde (2013)