Les craintes grandissantes sur le risque d’un ralentissement économique en Chine plus prononcé que prévu ont fortement pesé sur les marchés au cours du mois d’août, ainsi que sur l’évolution des encours des fonds mutuels, selon les données recueillies par Morningstar.
Les investisseurs ont réagi à la baisse de 7,4% en euros de l’indice Morningstar World All-Cap Index en coupant sec dans leurs positions. La décollecte la plus forte a concerné les actions, mais les obligations ont également souffert, y compris la dette émergente ou le haut rendement.
Au total, 17,98 milliards d’euros sont sortis des fonds mutuels en Europe au cours du mois d’août, ce qui constitue la plus forte décollecte puis juin 2013, à l’époque du « taper tantrum ».
Le mois d’août a été particulièrement douloureux pour les investisseurs actions. En euros, la chute des Bourses est la plus importante depuis novembre 2008. Sans surprise, ce sont les actions qui ont le plus souffert avec une décollecte de 20,1 milliards d’euros sur le mois. Les marchés émergents ont été particulièrement touchés, la catégorie perdant 10,1% en euros. La dernière fois que les actions ont subi une telle sortie de capitaux était en août 2011, sur fond de peur de sortie de la Grèce de la zone euro et de dégradation de la note de crédit des Etats-Unis.
En regardant dans le détail, on se rend compte que les sorties de capitaux ont surtout touché les gestions actives. Les fonds indiciels (hors monétaires) ont en effet collecté 2,17 milliards d’euros et les ETF qui suivent des indices européens (hors monétaires) ont collecté 8,86 milliards d’euros, portant la collecte de la gestion passive sur le mois à 11,04 milliards d’euros.
Autre fait marquant du mois : lorsque les marchés actions corrigent, les investisseurs se ruent vers les obligations et le cash. Cela n’a pas été totalement le cas en août. Les fonds monétaires ont enregistré une collecte conséquente. En revanche, les fonds obligataires ont subi la pire décollecte depuis juin 2013, avec 17,6 milliards d’euros de sorties de capitaux.
Les investisseurs sont coincés entre le marteau et l’enclume, avec un environnement macro-économique qui se détériore et une remontée des spreads de crédit. Ceci a pesé sur la performance des obligations à haut rendement (« high yield »), tandis que la menace d’une remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis a rendu les obligations privées de qualité (« investment grade ») et les obligations d’Etat moins attrayantes que par le passé.
En outre, la décision surprise de la Chine de dévaluer sa devise, à l’origine de la correction boursière d’août, a ajouté à la pression baissière sur le prix des obligations des pays développés et a accru la pression sur les fonds de dette émergente.