Actions US : toujours pas de point d’entrée

L’indice S&P 500 a connu sa première correction depuis 2011, mais le marché était bien valorisé, si bien qu’il reste peu d’opportunités d’investissement.

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Points clefs

  • L’indice S&P 500 a connu sa première correction depuis 2011, mais le marché était bien valorisé, si bien qu’il reste peu d’opportunités d’investissement.
  • Les secteurs de l’énergie et des matériaux sont sous pression en raison des inquiétudes de surcapacités et à propos de la croissance chinoise.
  • Le secteur des services financiers est sous-évalué. Même si la Fed n’a pas relevé ses taux directeurs en septembre, cela semble inévitable sur le long terme.
  • D’autres idées sont davantage liées à des secteurs ou des entreprises, dans le transport ferroviaire, les médias ou la biotechnologie.

 

Enfin, une correction ! La baisse tant attendue des marchés a finalement eu lieu en août, avec un repli de 12,5% du S&P 500 par rapport à ses plus hauts. C’était la première correction boursière depuis 2011, le déclencheur venant cette fois du ralentissement économique en Chine et les interrogations concernant les autres pays émergents, l’effondrement du cours des matières premières et les peurs d’une remontée des taux par la Fed.

Il y a peu de chances que ces craintes disparaissent de sitôt, même si le S&P avait repris près de la moitié des pertes mi-septembre.

Les investisseurs pourraient être tentés de considérer que cette correction offre une opportunité de revenir vers les actions, en particulier depuis plusieurs années où il semblait qu’il n’y avait aucun titre bon marché.

Malheureusement, la valorisation du S&P 500 était élevée avant la correction, aussi il faudra une correction bien plus importante pour être vraiment excité à propos du marché.

Nous continuons de privilégier l’approche titre par titre pour trouver des poches de valeur, plutôt que d’attendre un mouvement haussier qui entraîne l’ensemble du marché.

Les matières premières sous pression

A mi-septembre, les secteurs des matériaux et de l’énergie avaient perdu respectivement 15% et 30% depuis le début de l’année. Ces déclins se sont accélérés au cours du dernier trimestre avec l’implosion de la bulle spéculative en Chine sur fond d’incertitudes sur la croissance économique du pays.

La Chine représente jusqu’à la moitié de la demande mondiale de certaines matières premières comme le minerai de fer, le cuivre ou le charbon.

La raison de cette effondrement des prix est simple : il y a trop d’offre et la demande est insuffisante. En dehors d’un effondrement économique, la Chine doit faire évoluer son modèle économique d’une croissance alimentée par des investissements massifs en infrastructures financés par de la dette vers une économie plus tirée par le consommateur et les services.

Chaque pays développé a connu cette transition et il faudra sans doute beaucoup de temps pour que la situation se rééquilibre.

La situation du secteur de l’énergie n’est guère meilleure. Morningstar a abaissé de 5 dollars son estimation de long terme du cours du pétrole avec un prix du baril à 70 dollars (Brent) et 64 dollars (WTI). Selon notre analyse, les prix du pétrole devraient rester en-deçà de notre prévision de long terme au moins jusqu’en 2017 en raison du déséquilibre entre offre et demande. Au niveau actuel, les cours sont insuffisants pour encourager des investissements pour le long terme et pousser la baisse des prix à contribuer à rétablir un équilibre.

Les services financiers sous-évalués

La correction boursière récente a ramené la valorisation du marché sous l’estimation de juste valeur de Morningstar, mais de manière générale, les décotes sont relativement modestes (de 2% pour les télécommunications à 9% pour les matériaux). L’exception la plus notable est le secteur des services financiers qui affiche une décote de valorisation de 15%.

Les banques et autres entreprises financières devraient tirer parti de la remontée des taux directeurs. Lorsque la Fed a mis en place sa politique de taux zéro (ZIRP), les financières ont perdu du terrain. Pourtant sur le long terme, nous continuons de penser que les taux remonteront.

Dans les autres compartiments de la cote, nous voyons des opportunités de manière très spécifique, avec des titres aussi variés que Procter & Gamble, General Electric. Les opérateurs ferroviaires sont également délaissés avec des sociétés comme Union Pacific, CSX ou Norfolk Southern.

L’univers des médias offre aussi des opportunités avec Disney, Time Warner ou Twenty-First Century Fox.

Dans la biotechnologie enfin, les investisseurs peuvent regarder des sociétés comme Amgen ou Biogen.

Au total, la décote médiane de valorisation des actions suivies par les analystes de Morningstar atteignait 6% mi-septembre. En 2011, le ratio cours sur juste valeur avait chuté à 0,77x. En 2008-2009, en pleine crise financière, il était tombé à 0,55x.

En d’autres termes, si l’on se réfère à l’histoire récente, le niveau de décote actuel est insuffisant pour justifier un retour massif sur la classe d’actifs.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Amgen Inc289,90 USD0,71Rating
Biogen Inc158,01 USD1,29Rating
CSX Corp35,34 USD2,23Rating
General Electric Co178,70 USD0,40Rating
Norfolk Southern Corp264,26 USD2,06Rating
Procter & Gamble Co172,75 USD1,09Rating
The Walt Disney Co114,72 USD0,40Rating
Union Pacific Corp239,02 USD2,34Rating

A propos de l'auteur

Matthew Coffina, CFA  is a stock analyst at Morningstar.