Malgré le regain de volatilité sur les marchés ces derniers mois, les investisseurs peuvent s’exposer aux actions européennes. La classe d’actifs, dont la valorisation relative est redevenue attrayante, devrait surtout profiter du rattrapage des résultats des entreprises européennes par rapport aux sociétés cotées américaines, a estimé jeudi Anis Lahlou Abid, co-gérant du fonds JPMorgan Funds – Euroland Dynamic, (noté « Bronze » par Morningstar) au cours d’une réunion investisseurs.
Cette stratégie qui combine les approches value (titres décotés par rapport au reste du marché), qualité (rentabilité du capital supérieur au marché) et momentum (révision des attentes de résultats et évolution du cours de Bourse), privilégie actuellement les valeurs domestiques, en particulier les valeurs bancaires.
« Le secteur bancaire n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a dix ans », a affirmé le gérant, en soulignant l’amélioration des ratios prudentiels du secteur (« Tier One »), des multiples de valorisation bas et la perspective d’un retour de cash aux actionnaires.
De manière plus générale, le gérant a estimé que l’environnement macro-économique s’améliore en Europe et que la Banque centrale européenne reste très vigilante à éviter que la reprise domestique à l’œuvre ne soit pas cassée par des risques exogènes (ralentissement du monde émergent et de la Chine en particulier).
S’il escompte un environnement de marché toujours volatil, Anis Lahlou Abid pense que le rattrapage des résultats des entreprises européennes par rapport aux sociétés nord-américaines « est l’opportunité de la zone euro. »
Il rappelle que depuis 2009, les actions européennes ont rapporté 10,5% par an aux investisseurs qui avaient eu l’audace de s’exposer à la classe d’actifs (ils ne sont pas très nombreux).
Mais, au regard d’un rendement du dividende en moyenne autour de 3% en Europe, les investisseurs peuvent s’attendre, au regard des données historiques, à une performance à deux chiffres de la classe d’actifs.
« Les multiples de valorisation se situent entre 9x et 12x, ce qui offre pas mal d’opportunités », a-t-il indiqué.
Le vrai moteur de la performance des actions au final sera la confirmation que la reprise économique de la zone euro est relativement épargnée des soubresauts de la conjoncture internationale. Le fait que la BCE veille au grain est un élément plutôt rassurant pour le gérant, même s’il souligne que l’on est jamais « à l’abri d’un ralentissement externe ».