Cet article fait partie de la série "Perspective", qui regroupe des contributions externes. Le texte suivant a été rédigé par Keith Wade, économiste en chef et stratégiste chez Schroders.
Le Bureau des Statistiques du travail américain a indiqué ce jour que la croissance de l’emploi aux Etats-Unis s’est sensiblement accéléré : l’économie américaine a en effet créé 271.000 emplois le mois dernier, dépassant largement les attentes du consensus, qui tablaient sur une moyenne d’environ 185.000.
Globalement, les indicateurs économiques dans le pays sont au vert : le chômage continue sa baisse (à 5% aujourd’hui) alors que les salaires augmentent de l’ordre de 2.5%. Autant de signes que la situation sur le marché du travail se traduit enfin par une hausse des salaires.
Tout cela rend l’hypothèse d’une hausse des taux d’intérêt de la part de la Fed dès décembre encore plus probable, la présidente de la banque centrale, Janet Yellen, ayant déjà sous-entendu que la question sera remise sur le tapis lors de sa prochaine réunion. Si les taux commençaient effectivement à remonter à ce moment-là, ce qui n’est pas certain étant donné que de nouvelles données macroéconomiques seront publiées d’ici là, cette annonce serait probablement présentée dans des termes assez conciliants.
Aujourd’hui, l’orientation des risques inflationnistes aux États-Unis tend à favoriser une inflation légèrement plus élevée. Néanmoins, avec un taux d’inflation réel avoisinant zéro, une progression des salaires qui reste tout de même modeste, et le fait que la hausse du dollar fait une partie du travail de la Fed à sa place, il n’est guère nécessaire de procéder à un durcissement très agressif de la politique monétaire américaine dans l’environnement actuel.