Après les incertitudes sur la croissance chinoise cet été, les investisseurs ont été agréablement surpris par la capacité de la zone euro à faire preuve de résilience, avec une croissance qui devrait se situer autour de 1,5% cette année.
Pourtant, pour les économistes du cabinet Capital Economics (CE), les investisseurs devraient surtout prêter attention aux défis internes à la zone euro, car comme le soulignent de nombreux investisseurs, ce sont les moteurs de croissance interne (demande intérieure, investissements, évolution des stocks et de la dépense publique) qui joueront un rôle plus important l’an prochain que le commerce international, par ailleurs en décélération.
« La croissance de la zone euro est soutenue par deux facteurs temporaires – la dépréciation de l’euro et la chute des cours du pétrole – qui sont déjà en train de s’atténuer. Et la menace d’une sortie de la Grèce de la zone n’a pas disparu », écrivent-ils dans une note datée du 8 décembre.
Face à de tels risques, l’arme de la politique budgétaire ne pourra être employée. « Le principal soutien de l’activité économique est entre les mains de la BCE », estime CE. Et la banque centrale européenne, qui a douché les espoirs du marché la semaine dernière, devra agir de façon plus décisive.
La BCE « devra muscle son programme d’achats d’actifs et l’étendre [à d’autres classes d’actifs] et non pas seulement le prolonger », estime CE. Sans action plus décisive de la part de la banque centrale, la croissance de la zone euro pourrait tomber à 1% l’an prochain, un rythme insuffisant pour permettre d’envisager un retour de l’inflation vers l’objectif de 2% de l’institution monétaire.