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L’année 2015 illustrée

Beaucoup de vues consensuelles ont marqué l’évolution des différentes classes d’actifs. Rapide aperçu en images.

Jocelyn Jovène 14.12.2015
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Volatilité. C’est sans doute l’un des mots qui résumera assez bien la performance des marchés financiers en 2015.

La volatilité s’emballe

Source : Factset, Morningstar.

Baptisé « indice de la peur », cet indicateur s’est envolé pendant l’été en pleine crise boursière liée à la Chine. Et la semaine dernière, alors que les marchés corrigeaient de nouveau, il s’est envolé de plus de 65%. Certes, on n’a pas observé les niveaux extrêmes atteints pendant la crise financière de 2008, mais le pic atteint en 2015 est inédit, et illustre plutôt bien les inquiétudes des investisseurs quant à l’avenir de la croissance économique mondiale – qui semble avoir le plus grand mal à se raffermir, en dépit des injections massives de liquidités des banques centrales.

Le pétrole s’effondre

Source : Factset, Morningstar.

C’est l’autre histoire marquante de 2015. Bonne nouvelle pour les pays consommateurs, beaucoup moins bonne pour les pays producteurs mais aussi pour les marchés car le pétrole joue un rôle non négligeable dans les anticipations d’inflation de nombreux pays développés. Après avoir chuté de 43% en 2014, le cours de l’or noir s’est effondré de 33% depuis le début de l’année pour retrouver les plus bas niveaux de 2009. Des banques influentes sur le marché des matières premières ont même estimé que le prix du pétrole pourrait encore chuter vers les 20 dollars.

Cette chute est la résultante d’un déséquilibre entre une demande qui croît moins vite que l’offre, elle-même subissant une guerre d’influence entre le bloc pas très uni de l’OPEP et les Etats-Unis, devenu le premier producteur mondial de pétrole. Les experts de Morningstar estimaient récemment que le cours du pétrole pourrait se stabiliser courant 2017.

Les actions européennes patinent

Source : Factset, Morningstar.

L’année 2015 a été l’année des actions européennes. Classe d’actifs très sous-pondérée dans les allocations jusqu’en 2013 et relativement décotée, elles bénéficient depuis l’an dernier d’un regain d’intérêt qui s’est traduit par des afflux de capitaux et une nette appréciation des multiples, à tel point qu’il s’agit d’un pari très consensuel aujourd’hui. Or, compte tenu des interrogations sur la croissance mondiale et d’une divergence des politiques monétaires, les actions européennes ont besoin de trouver un nouveau moteur de performance – reste celui des profits des entreprises dont l’allumage, espéré cette année, ne s’est guère manifesté.

Le dollar dans un canal haussier

Source: Factset, Morningstar.

Cela aura été l’autre grande histoire, elle aussi très consensuelle, de 2015… jusqu’à ce mois-ci. La perspective d’une divergence des politiques monétaires liées au décalage de cycle entre les Etats-Unis et les autres pays développés a largement profité au billet vert. L’euro, qui avait perdu 11% face au dollar en 2014, cède encore 9% depuis le début de l’année. La perspective d’une parité entre les deux devises était jusqu’ici encore largement anticipée par les investisseurs.

Le consensus était tel que certains d’entre eux ont été surpris lorsque, début décembre, Mario Draghi a déçu les attentes des marchés en n’augmentant pas le montant des achats mensuels d’actifs de la BCE, entrainant un rebond de la monnaie unique. Si la Fed décidait de ne pas relever ses taux directeurs, comme anticipé cette semaine par les investisseurs, cette nouvelle tendance d’appréciation de l’euro pourrait bien se poursuivre et s’amplifier.

La courbe américaine s’aplatit

Source: Factset, Morningstar.

L’autre pari très consensuel des investisseurs c’est bien évidemment la Fed, dont le marché attend un resserrement de la politique monétaire avec à la clef une remontée des taux longs. Ce pari, déjà formulé début 2014, ne s’est pas concrétisé. Il n’a guère fonctionné en 2015.

La hausse des taux directeurs s’est fait attendre et n’a pas encore pris corps. Pourtant depuis la fin du mois d’octobre, le rendement à 2 ans des bons du Trésor a bondi, s’appréciant de 30 points de base et de 26 points de base depuis le début de l’année. Sur les mêmes périodes en revanche, le 10 ans n’a progressé que de 14 et 4 points de base respectivement.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.