2016 sera-t-elle enfin l’année du rebond des profits des entreprises en Europe ? Cela fait plusieurs années que le consensus des analystes table en début d’année sur des croissances de 10% à 15% des résultats des entreprises pour ensuite revoir à la baisse ces chiffres et terminer soit dans le rouge soit tout juste à l’équilibre (cf graphique).
Source: UBS
2015 n’a pas échappé à la règle, à une différence près toutefois. Cette année, il fallait regarder un peu plus dans le détail pour se rendre compte que les entreprises de la zone euro devraient parvenir à afficher une croissance de l’ordre de 12% de leurs résultats.
Si le consensus n’a cessé de revoir à la baisse ses prévisions tout au long de 2015, c’est à cause des secteurs des mines et de l’énergie, la plupart des « poids lourds » de la cote étant coté au Royaume-Uni et dans certains pays nordiques. La chute des devises émergentes a également pénalisé plusieurs valeurs suisses.
Révision des anticipations de résultats pour 2015e par secteur
Source: Factset, Morningstar.
De leur côté, les entreprises de zone euro ont profité de la baisse de la monnaie unique, des matières premières (pour celles qui en consomment) et des coûts de financement, mais certains de ces effets devraient naturellement s’atténuer tout au long de 2016.
L’espoir de certains gérants, comme Arnaud d’Aligny chez Sycomore AM, est que la reprise économique en zone euro entraîne une hausse des chiffres d’affaires qui entraîne une amélioration des niveaux de marge opérationnelle des entreprises. Ce « levier » opérationnel alimentera une croissance des résultats à deux chiffres, que Sycomore AM voit à 12% l’an prochain pour les sociétés cotées (hors financières).
Performances sectorielles & valorisation
Source: Factset, Morningstar.
Bien évidemment, cette vue est conditionnée à la non-résurgence de risques globaux, comme le ralentissement des marchés émergents, l’absence d’erreur de politique monétaire des banques centrales, en commençant par la Fed, ou de nouveau plongeon du cours des matières premières qui pourrait entraîner certains pays dans une spirale déflationniste qui pénaliserait le rebond des profits et enlèverait aux marchés actions européens son principal moteur de performance l’an prochain.