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La Fed remonte son taux directeur

La banque centrale américaine annonce un resserrement très progressif sur fond de croissance économique modérée.

Jocelyn Jovène 16.12.2015
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La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi le relèvement de son taux directeur entre 0,25% et 0,50%, mettant au moins temporairement fin à sept années de politique monétaire ultra-accommodante.

L’objectif de cette politique de taux zéro (« ZIRP ») était, dans un premier temps d’écarter tout risque d’implosion du système financier américain, puis de ramener la croissance économique, le plein emploi et de contrôler toute menace déflationniste.

« La conduite de la politique demeure accommodante après cette hausse », a indiqué l’institution dans un communiqué de presse.

Ce relèvement des taux, reporté à plusieurs reprises en raison de statistiques économiques inégales ces derniers mois et d’un regain de volatilité sur les marchés financiers, était largement attendu par les investisseurs.

Mais l’incapacité de la Fed à relever effectivement ces taux, contrairement aux déclarations de ses dirigeants, avait constitué une source croissante d’instabilité sur les marchés financiers tout en menaçant de nuire à la crédibilité de la banque centrale américaine.

Si elle a bien conduit à une appréciation significative du prix des actifs financiers, l’action de la Fed n’a toutefois pas réussi à ramener l’économie américaine sur le rythme de croissance d’avant la crise financière de 2008 – période considérée comme exceptionnelle notamment en raison du dynamisme des pays émergents au cours des années 2000 – mais elle n’a pas non plus provoqué d’inflation incontrôlée, comme le craignaient un certain nombre d’observateurs et d’investisseurs.

L’exercice de mercredi s’annonce d’autant plus délicat que le risque pour les marchés et l’économie est que la hausse des taux directeurs n’entraine une remontée trop rapide des taux longs, laquelle pourrait casser le cycle de reprise du crédit aux Etats-Unis.

Cette politique intervient en outre au moment où les banques centrales européenne (BCE) et japonaise (BoJ) poursuivent de leur côté une politique accommodante, dont le résultat a été jusqu’à présent le repli de leur devise, et donc l’appréciation du dollar – cette dernière est vue comme un frein potentiel de la croissance américaine, mais également un défi pour de nombreux pays émergents dont la devise s’est fortement dépréciée cette année.

Dans la foulée de cette annonce et au cours de la conférence de presse de Janet Yellen, présidente de la Fed, les marchés actions étaient en hausse, et le rendement à 2 ans des bons du Trésor se redressait légèrement, atteignant brièvement la barre de 1%, niveau pas atteint depuis 2010.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.