Dans les pas de Wall Street, les marchés actions européens poursuivaient leur mouvement haussier jeudi matin après la décision de la Fed de relever son taux directeur dans une fourchette comprise entre 25 et 50 points de base (contre 0 et 25 points de base auparavant).
Le CAC 40 gagnait près de 2% dans les premières minutes de cotation, le Stoxx Europe 600 1,7%. Aux Etats-Unis, le S&P 500 a clôturé la veille sur un gain de 1,5% à 2.073,07 points. L’indice MSCI Emerging Markets a enregistré une progression de 1,4% mercredi et poursuivait sa hausse avec un gani de près de 1% jeudi matin.
Les indices de volatilité, VIX (actions américaines) et VSTOXX (actions européennes) cédaient respectivement 15% et 14% à 17,86 et 21,97.
Sur le marché obligataire, le rendement du 2 ans américain a clôturé à 1% (pour la première fois depuis 2010) tandis que le 10 ans s’est maintenu à 2,25%. Le rendement à 2 et à 10 ans du Bund cotait respectivement -0,36% et 0,61% jeudi matin.
Le taux de change euro-dollar cédait 0,2% à 1,09 dollar.
L’analyse de Morningstar
Voir le commentaire en images de Bob Johnson, directeur de la recherche économique de Morningstar (vidéo en anglais avec retranscription écrite). Ce dernier estime que l’économie américaine peut encaisser cette hausse du taux directeur de la Fed, laquelle a indiqué un resserrement très graduel en fonction des statistiques économiques.
Commentaires du marché
Exane BNP Paribas
« Si cette première hausse du taux directeur n’est certainement pas suffisante pour provoquer un recul de l’activité, il y a beaucoup d’incertitudes sur le niveau de taux que l’économie américaine est en mesure de supporter. Le niveau de taux neutre – celui qui fait la césure entre une politique accommodante et restrictive – demeure bas et va rester bas encore un certain temps. »
Bank of America Merrill Lynch
Le message de la Fed « n’étais pas assez accommodant (‘dovish’) par rapport aux anticipations du marché qui ne prévoit que deux hausses l’an prochain. Les points (‘dots’) des membres du comité de politique monétaire montrent que la Fed anticipe 100 points de base de hausse l’an prochain, ce qui est plus lent que l’histoire mais très au-dessus des attentes du marché. En même temps, le discours optimiste sur l’économie a été bien reçu par la Bourse. »
BlackRock
« Les investisseurs doivent être conscients que le plus important n’est pas cette hausse du taux directeur mais la façon dont les prochaines hausses de taux se dérouleront. (…) Plutôt que d’appuyer sur le frein, la Fed a levé le pied de l’accélérateur. »
RF Research
« La Fed a fait ses comptes : il suffit que les prix du pétrole se stabilisent pour que l'effet de base négatif de leur chute passée sur le taux d'inflation s’estompe. Nous retrouvons là nos propres estimations selon lesquelles, aux cours actuels du pétrole, le taux d'inflation devrait remonter de près de cinq dixièmes au premier trimestre. Avec des mesures de l’inflation sous-jacentes pour la plupart déjà aux environs de 2 %, la Fed ne souhaite pas rester inerte face à un tel changement. »
Fidelity
« Le relèvement des taux opéré est important, pas en raison de son impact direct sur l'économie mais parce qu'il marque le début du premier cycle de durcissement monétaire de la Fed depuis bientôt dix ans. Pour les investisseurs, les perspectives des douze prochains mois vont dépendre du rythme de ce durcissement monétaire.
Au cours des prochains mois, la Fed va surveiller de près l’évolution de l’activité, de l’inflation et la réaction des marchés. Dans le scénario le plus probable d’une poursuite de l’expansion à un rythme modéré et de montée seulement graduelle des pressions inflationnistes, les rendements obligataires ne devraient augmenter que progressivement, tandis que le marché action restera soutenu par la hausse, seulement très modeste, des profits. »