Pour un investisseur, être investi en dollars était sans doute l’une des meilleures décisions d’investissement à prendre en 2015.
Le mouvement d’appréciation du dollar face à de nombreuses devises s’est mis en place courant 2014. Dès que la BCE a annoncé des mesures d’assouplissement, avec notamment une baisse de son taux directeur, l’euro ainsi qu’un panier large de devises sont entrés dans une phase de baisse à l’égard du dollar, comme l’illustre le graphique suivant.
Evolution du dollar contre un panier de devises
Source : Federal Reserve of St Louis
Ce mouvement d’appréciation a de bonnes chances de se poursuivre pendant une partie de l‘année 2016 en raison de la divergence des politiques monétaires entre la Fed, la BCE, la Banque du Japon (BoJ) ou la Banque Populaire de Chine (BPOC), et du risque de poursuite de la baisse de certaines devises émergentes, y compris le yuan, si la croissance de ces pays ne se stabilise pas.
Or compte tenu de la chute passée des devises émergentes, et de l’envolée déjà actée du billet vert, le dollar est déjà surévalué, comme l’illustre la carte des taux de change réels d’équilibre établie par le Peterson Institute.
L’appréciation du dollar pourrait donc devenir un défi pour la Réserve fédérale, au moment où se posent des questions sur la vigueur de la croissance du pays (rebond effectif de l’inflation, repli du chômage avec un taux de participation en baisse, hausse des prix tirée surtout par les loyers et indicateurs avancés qui pointent une contraction de l’activité).
Pour certains observateurs, le fait que le dollar ait constitué l’un des paris les plus joués cette année par le marché pourrait ouvrir la voie à un regain de volatilité sur les marchés des devises, où l’influence des banques centrales restent très importante (rappelons-nous l’abandon surprise du cours plancher du franc suisse face à l’euro en début d’année).