Pour l’investisseur européen, investir dans les actions japonaises a été particulièrement profitable en 2015 : l’indice TOPIX affiche, en euros, une performance annuelle de 19,6% depuis le 1er janvier contre un gain de seulement 6,2% pour l’indice MSCI World et de 4,8% pour le Stoxx Europe 600.
Connues pour leur grande volatilité, et dans un contexte économique toujours incertain (il suffit de voir la volatilité des estimations de la croissance de l’archipel japonais), les investisseurs peuvent-ils parier sur une poursuite de la hausse en 2016 ?
Selon Morningstar, le potentiel d’appréciation des actions japonaises est encore bien présent, la classe d’actifs devant bénéficier de la politique très accommodante de la Banque du Japon et de l’amélioration de la gouvernance des entreprises japonaises, plus promptes à améliorer la rentabilité du capital et à retourner du « cash » à leurs actionnaires.
Une analyse que partage le cabinet britannique Capital Economics : « le repli des peurs sur la Chine et la poursuite de la baisse du yen, grâce à l’intervention de la Banque du Japon, devraient permettre aux actions japonaises de surperformer leurs comparables américaines en 2016. »
Il ne faut toutefois pas oublier que la classe d’actifs devrait être assez volatile, comme l’a illustré l’épisode estival. Le mouvement de dépréciation du yuan, annonce surprise du mois d’août, a envoyé une onde de choc dans le monde entier, y compris au Japon qui est un partenaire commercial de premier plan de l’empire du Milieu.
Dans une note publiée début décembre, les stratégistes d’UBS estimaient que les entreprises japonaises devraient voir leurs résultats progresser de 8% l’an prochain, aidées par la baisse du yen, des incitations fiscales du gouvernement japonais et l’amélioration de la gouvernance.
La question sera de parier sur les bons secteurs, UBS pointant une possible rotation des titres plus domestiques vers les valeurs d’exportation au cours du premier semestre 2016.
Un raffermissement de la croissance réelle serait un vrai plus, mais à ce stade, le consensus des économistes demeure prudent, la plupart des attentes se situant entre 1% et 1,5% l’an prochain (UBS vise 1,3%).