Marchés actions : un comportement de fin de cycle ?

La valorisation du marché américain n’est pas attrayante. Des opportunités existent dans les secteurs délaissés.

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Les vues de Morningstar en résumé

Prem Icon L'indice S&P 500 a rattrapé l'essentiel du terrain perdu après le krach du mois d'août, mais il semble de nouveau à une valorisation raisonnable.

Prem Icon Les investisseurs doivent s'attendre à des rendements modestes pour les 5 années à venir.

Prem Icon Le marché s'est entiché de valeurs de croissance peu ou pas profitables, comme Amazon ou Netflix, laissant des opportunités dans l'univers des valeurs cycliques.

Prem Icon Nous pensons que les investisseurs sont trop pessimistes au sujet de certains secteurs d'activité comme l'habillement, l'énergie, le transport ferroviaire ou certaines valeurs industrielles, parmi d'autres.

 

Comportement de fin de cycle ?

L’indice S&P 500 a terminé l’année quasiment au point où il l’avait commencée, les profits des entreprises américaines se sont détériorés, poussant les multiples de valorisation à la hausse. Le bénéfice par action de l’indice est en piste pour reculer de 5% en 2015 en raison de l’appréciation du dollar, de la faiblesse du cours des matières premières, du ralentissement des économies émergentes et d’une situation récessioniste dans de nombreux pans de l’économie américaine.

Le mouvement de hausse des marchés actions américains semble arriver à son terme pour plusieurs raisons : première hausse des taux directeurs de la Fed depuis 9 ans, manque de souffle dans le marché, capacité des investisseurs à payer presque n’importe quel prix pour des histoires d’entreprises à croissance rapide mais ne dégageant aucun bénéfice, regain de volatilité sur le marché du crédit à haut rendement et un record de plans de rachats d’actions et de fusions-acquisitions.

Même si le niveau de rentabilité des entreprises et les multiples de valorisation étaient soutenables, il semble peu probable que profits et dividendes progressent à un rythme supérieur à 6-8% par an sur le long terme. Les investisseurs devraient accorder leurs attentes de rendement en conséquence.

Où nos analystes trouvent-ils de la valeur ?

La valorisation d’ensemble du marché offre peu de marge d’erreur, mais les divergences de performance entre secteurs et au sein des secteurs offrent encore quelques opportunités. Ainsi la consommation cyclique a dans l’ensemble connu plutôt une bonne année, mais les distributeurs spécialisés et l’habillement ont été délaissés – certains facteurs de sous-performance pour ces entreprises semblent temporaires, comme la météo, un excès de stocks et l’absence de tendances en matière d’habillement. D’autres défis sont plus structurels, comme l’augmentation structurelle du coût du travail et la préférence croissante de consommateurs pour les ventes en ligne. Nos analystes pensent que des titres comme VF Corp, Nordstrom ou Gap offrent de la valeur.

Dans la consommation plus défensive, la valorisation de Wal-Mart Stores illustrent les pressions sur la croissance et les marges du plus gros distributeur au monde.

La chute des prix des matières premières continue d’affecter les secteurs de l’énergie et des produits de base. Si à court terme les conditions de marché sont très difficiles, nous sommes plus optimistes sur le moyen-long terme.

Dans l’énergie existe un vrai problème d’excès d’offre, lié au refus de l’OPEP de réduire sa production, aux gains de productivité des producteurs nord-américains d’huile de schiste et d’augmentation des stocks qui commencent à saturer les dépôts d’hydrocarbures. Toutefois, les prix actuels ne suffisent pas à alimenter les investissements nécessaires pour répondre à la demande de long terme.

Dans l’énergie, nos analystes privilégient des titres comme Exxon Mobil, Continental Resources et Cabot Oil & Gas.

L’histoire est différente dans le secteur des produits de base et des matériaux de construction. Le changement de modèle économique en Chine se traduira par de moindres besoins d’investissement dans les infrastructures, au moment où de nouvelles capacités de production à bas coût sont activées. Nous évitons donc la plupart des groupes miniers, mais sommes plus positifs sur les sociétés exposées à la croissance de la consommation en Chine, tels que les producteurs d’or et de fertilisants.

La baisse des prix de l’énergie, la hausse du dollar et l’environnement économique mondial ont également pesé sur le secteur industriel. Dans ce domaine, des titres comme Emerson Electric ou Joy Global, et certains opérateurs ferroviaires comme Canadian Pacific, Kansas City Southern ou CSX semblent intéressants. Dans l’industrie automobile, General Motors et Ford semblent sous-évalués.

Nos analystes trouvent également des opportunités dans les secteurs des médias, de l’immobilier médical, de la biotechnologie et des banques canadiennes.

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Amazon.com Inc224,92 USD0,73Rating
Canadian Pacific Kansas City Ltd72,26 USD1,63Rating
Coterra Energy Inc Ordinary Shares23,68 USD0,04
CSX Corp31,85 USD0,85Rating
Emerson Electric Co124,09 USD1,42Rating
Exxon Mobil Corp105,87 USD0,34Rating
Ford Motor Co9,88 USD1,44Rating
Gap Inc24,11 USD0,96Rating
General Motors Co51,81 USD2,92Rating
Netflix Inc909,05 USD0,78Rating
Nordstrom Inc24,53 USD1,95Rating
VF Corp22,28 USD2,81Rating
Walmart Inc92,24 USD-1,24Rating

A propos de l'auteur

Matthew Coffina, CFA  is a stock analyst at Morningstar.