Cet article fait partie dLae la série « Perspective » qui regroupe des contributions externes à Morningstar. Le texte qui suit a été rédigé par l'équipe de gestion de Ginjer AM.
Une même séquence dans l’association d’idées est en train de se répéter en ce début d’année sur les marchés : « Dévaluation » chinoise, PMI industriels de la Chine en baisse, matières premières sous pression, chute des bourses asiatiques et contagion instantanée aux bourses occidentales.
Cette séquence fait écho à l’été 2015 et aux mois d’aout et septembre qui avaient vu le CAC 40 faire une incartade sous les 4300 points.
La question sous-jacente est évidemment de savoir si la Chine connait une baisse de sa croissance drastique et sous-estimée ; de nature à entrainer dans sa chute des marchés européens en convalescence et une économie américaine en proie au doute quant à sa capacité à confirmer son plein emploi et ses valorisations boursières élevées.
La réponse instantanée du marché à cette question est oui.
En creux, janvier dessine une nouvelle fois les bornes d’un tunnel créé en juin 2014 et dont les amplitudes se constituent autour de l’épais couloir 4200 points / 5200 points sur le CAC 40 notamment.
Nos analyses de risque permettent d’affirmer que nous ne sommes pas en face d’un risque systémique et donc que cette situation ne durera pas.
Nous faisons face à une « amnésie » passagère. En effet, à la séquence août-septembre a succédé la séquence octobre – novembre, où la lecture de la situation a été inverse sur le support des mêmes arguments : « finalement la chine ne ralentit pas tant que cela, les PMI des services tiennent, les chiffres américains et européens montrent une résilience forte voire une amélioration, le prix du pétrole est guidé par le combat géopolitique des producteurs, et enfin les banques centrales surveillent le tout en bon chien de garde ».
En synthèse, nous pensons que la baisse ne durera pas et que le marché se retournera fortement pour deux raisons :
1/ sur le plan fondamental, le match n’est pas terminé comme nous le montrent les nombreuses situations contradictoires récentes. La situation permet une lecture du verre à moitié vide ou à moitié plein. Sur ce dernier plan, l’humeur n’est pas stabilisée et la conclusion impossible. Les chiffres publiés encore hier en Europe montrent une nouvelle amélioration…
2/ sur le plan technique, les investisseurs couvrent leurs expositions mais notre matrice des risques montre qu’il n’y a aucun phénomène de réassurance des couvertures engagées sur les marchés occidentaux (hors matières premières) contrairement à 2008 et 2011. En particulier l’Europe présente un niveau de risque réel faible et qui milite pour l’investissement. En somme, la diffusion des risques chinois ne se réalise pas.