Selon le cabinet d’études Capital Economics à Londres, la correction actuelle des marchés chinois est exagérée. Le cabinet, qui fournit des analyses sur l’économie mondiale et les marchés financiers, anticipe une « bonne performance des actions chinoises » en 2016, même si depuis le début de l’année, ses vues ont été contrecarrées par le comportement des Bourses.
Trois facteurs expliquent le plongeon des indices boursiers chinois. Le premier est, une fois encore, une mauvaise communication de la Banque Populaire de Chine, qui avait déjà commis quelques ratés à l’été 2015. Cette fois-ci l’annonce d’un ajustement à la baisse de 0,5% du yuan par rapport au dollar a contribué à la deuxième forte baisse des marchés actions chinois, déclenchant un mécanisme de court-circuit et d’arrêt des transactions pour la deuxième fois en l’espace de 4 jours.
Pour Capital Economics, les investisseurs semblent oublier qu’en dehors du dollar, le yuan s’est plutôt bien tenu face au panier de devises retenu par les autorités chinoises dans le cadre de l’internationalisation de la monnaie nationale. En outre, Pékin « continue de soutenir le renminbi [autre nom de la devise nationale], un point conforté par la baisse record des réserves de changes le mois dernier », explique Capital Economics.
Deuxième argument : la chute des marchés ne reflète pas la situation de l’économie chinoise, plutôt solide. L’indicateur avancé de 48,2 en décembre, qui indique une contraction de l’activité, reste consistant avec un trend de croissance de 8% sur un an de l’activité manufacturière du pays, rappelle Capital Economics, sans toutefois préciser comment cette estimation est calculée.
Le troisième argument soutenant la thèse d’un rebond des actions chinoises est le fait que les « économies émergentes semblent être en voie de redressement. » Le cabinet rappelle qu’hormis le Brésil et certains pays africains, la Russie voit son économie se stabiliser et de nombreux pays émergents (Inde, ASEAN, Europe centrale et même la Chine) commencent à bénéficier des faible cours des matières premières.
Capital Economics n’exclut toutefois pas une poursuite de la correction boursière à court terme, en raison du sentiment particulièrement négatif des investisseurs et de l’envolée de l’aversion au risque. La situation pourrait même empirer si les autorités chinoises ne parviennent pas à montrer qu’elles peuvent enrayer la baisse du renminbi.
Mais à moyen terme, les actions émergentes devraient tirer leur épingle du jeu, une fois que la poussière sera retombée.