Qu’il semble loin le temps où l’inflation des pays développés dépassait les 5% voire les 10% ! Une période vers laquelle sans doute les investisseurs ne souhaitent pas revenir, au regard de l’impact de l’inflation sur les rendements obligataires.
Mais des économies qui sont en situation de très faible inflation, voire qui tangentent avec le risque de déflation comme c’est le cas depuis la crise financière de 2008, présentent une situation guère plus confortable pour construire une allocation d’actifs, en particulier lorsque l’on vend des fonds en euros ou que l’on gère un fonds de pension.
Depuis quelques temps, les chiffres d’inflation en zone euro semblent un peu plus encourageants, en particulier lorsqu’on les retraite des prix de l’énergie et de l’alimentation. Cette problématique de faible inflation se retrouve à l’échelle des pays développés de l’OCDE.
Source : OCDE
Mais les incertitudes demeurent.
Une croissance inférieure au potentiel (« output gap ») est un sérieux problème (graphique), et ce malgré la mise en place de politiques monétaires très accommodantes. Cela reflète à la fois le manque de gains de productivité, d’innovation et de réformes de structure dans un bon nombre de pays.
Source : OCDE
Le problème est installé dans les pays développés depuis plus de 6 ans.
Cette situation, observable dans l’OCDE, concerne aussi de nombreux pays émergents, à commencer par la Chine, même s’il faut sans doute faire une distinction entre l’économie domestique des services, en croissance, et les activités manufacturières, confrontés à des surcapacités et à un nécessaire ajustement des structures productives.
Au-delà du poids des matières premières, qui empêchent d’envisager un rebond significatif et durable des indices de prix à la consommation, l’augmentation des salaires constitue un facteur important, mais qui jouera vraisemblablement sur le long terme.
Les économistes d’UBS ont observé que depuis 1965, la relation entre niveau d’emploi et inflation s’est affaiblie – ce que l’on illustre par la courbe de Phillips.
L’un des facteurs qui inciterait les investisseurs à revoir à la hausse leurs anticipations d’inflation à court et moyen terme tiendrait avant tout à la publication de chiffres de croissance économique plus solides dans un certain nombre de pays, à commencer par les Etats-Unis. Une perspective sur laquelle peu d’observateurs semblent aujourd’hui prêts à s’engager.