Les craintes d’une accélération de l’inflation sont mesurées à court terme. Même si le pétrole ne permet pas d’envisager de reprise forte de l’inflation, il peut être utile de savoir comment les différentes classes d’actifs réagissent lorsque le rythme de hausse des prix commence à se redresser.
Le tableau ci-après, réalisé par les stratégistes de Société Générale en mars 2010, cherchait à répondre à cette question : si l’inflation devait faire son grand retour, comment les investisseurs doivent-ils se positionner.
Source : SG Cross Asset Research
Les choix d’allocation sont assez évidents : il est intéressant de privilégier les obligations indexées sur l’inflation, et d’éviter les obligations souveraines ainsi que le crédit, qui peut être pénalisé par la remontée des taux.
Dans l’univers des actions et le haut rendement, le redémarrage de l’inflation n’est pas forcément une mauvaise chose pour peu que l’inflation n’atteigne pas des niveaux insoutenables. En revanche, le risque de récession est bien plus néfaste à ces deux classes d’actifs.
Les matières premières, sans doute la classe d’actifs la plus détestée du moment, seraient également un bon facteur pour se protéger du risque inflationniste (une thématique largement jouée jusqu’en 2008), ainsi que le cash mais dans une mesure moindre.
Pour construire son allocation, il est important de savoir quels sont les facteurs de retour de l’inflation : s’agit-il surtout d’inflation importée (par la baisse des devises ou l’augmentation du prix des matières premières) ou alors d’une inflation interne (hausses des salaires qui peut menacer les marges des entreprises) ?
Il est aussi important de suivre avec attention l’action des banques centrales. Ces dernières ont toujours historiquement réagi avec retard, mais lorsqu’elles débutent un cycle de hausse des taux directeurs, les rendements obligataires tendent à réagir négativement à une accélération de l’inflation.
L’analyse de SocGen montrait d’ailleurs à l’époque que sur longue période, aux Etats-Unis, le rendement à attendre des bons du Trésor a été corrélé aux anticipations d’inflation (ces dernières atteignant 1,66% actuellement).
Des faibles rendements obligataires et une inflation sous contrôle sont favorables aux actions des entreprises de croissance et de qualité (consommation courante, alimentation-boissons…), dont les multiples de valorisation tendent à s’apprécier.
A l’inverse, les secteurs sans « pricing power » ou ceux plus sensibles au cycle économique, peuvent connaître des parcours boursiers plus volatils.