Il est rare qu’un gérant spécialiste d’une classe d’actifs, d’un style de gestion ou d’une zone géographique ne plaide pas sa cause lorsqu’il rencontre des investisseurs.
C’est ce qu’a fait jeudi Nick Sheridan, gérant du fonds Henderson Horizon Euroland au cours d’une réunion à Paris, avec un message central : les actions de la zone euro offrent encore de la valeur aux investisseurs – un message que répètent certains de ses confrères comme Isaac Chebar chez DNCA Investments ou Nicolas Walewski chez Alken AM.
« La zone euro est un endroit relativement attrayant par rapport à d’autres marchés pour trouver des actifs générateurs de revenus » a-t-il déclaré.
Pour ce gérant « value », dont la démarche s’inscrit dans les pas de Benjamin Graham, avec une attention particulière portée aux bilans des entreprises et à la capacité de leurs dirigeants de bien allouer le capital qui leur est confié, les actions de la zone euro devraient profiter du retour de la croissance en zone euro et de moteurs d’amélioration de leurs profits avec la baisse de l’euro ou des matières premières.
« La zone euro n’est pas exposée aux problèmes de la baisse du prix de l’énergie comme le Royaume-Uni ou les pays nordiques. La reprise domestique entraînera les profits des entreprises et les titres « value » devraient surperformer », a ajouté le gérant.
Une croissance économique plus favorable en zone euro pourrait conduire les investisseurs à arbitrer entre les styles « qualité » et « croissance », plébiscités ces dernières années sur fond de croissance molle et de craintes déflationnistes, et la « value » qui a largement sous-performé (en particulier le style « deep value », qui regroupe les entreprises fortement décotées par rapport à leur valeur d’actif, où l’on trouve des secteurs comme les produits de base ou les matériaux de construction).
Sur un an, l’indice MSCI Europe Value a perdu 16% contre une baisse de 1,7% pour le MSCI Europe Growth et un recul de 8,8% pour le MSCI Europe (des tendances confirmées par le dernier baromètre Morningstar).
Pour le gérant, le regain de volatilité sur les marchés est plutôt perçu comme une bonne nouvelle, même si la performance de son fonds peut être affectée. Au cours de la période récente, plusieurs arbitrages ont été opéré dans el fonds.
Des titres comme Amadeus, ASM International, DIA, K+S, NN Group ou Publicis sont sortis du fonds. A l’inverse, Akzo Nobel, Euronext, Eutelsat, Fresenius, Kion, SAP ou Vinci ont fait leur entrée dans le fonds ou ont été renforcés.