Source: Morningstar Direct, données au 25 janvier 2016.
Les investisseurs les plus fortement exposés aux actions européennes n’ont pas de raison de s'y exposer davantage à ce stade.
Si l’on considère le niveau de valorisation de la classe d’actifs, celle-ci offre une décote de valorisation intéressante (10% au 25 janvier), mais sans doute pas suffisante pour augmenter la pondération.
Les actions de la zone euro sont entrées en « bear market » (« marché baissier ») le 20 janvier, date à laquelle elles ont enregistré une baisse de 22% par rapport au dernier point haut (414 points pour le Stoxx 600 atteint le 15 avril 2015).
Cette humeur baissière a trois explications principales :
1. Le risque d’une dévaluation plus importante du yuan chinois orchestré par les autorités du pays, qui entraînerait la vente massive de bons du Trésor et de dollars, accélérant le mouvement de baisse des réserves et de la liquidité dans le système financier international.
2. Le risque d’une récession aux Etats-Unis, qui commence d’ailleurs à être intégré par la Bourse américaine depuis le début de l’année (l’indice S&P 500 a perdu 7,5%) et les anticipations de résultats ont été largement revues à la baisse.
3. La chute du baril de pétrole (orchestré par l’Arabie Saoudite). Il s’agit avant tout d’un point positif pour les consommateurs d’or noir (dont la Chine et les pays développés), mais cette baisse, en faisant pression sur les devises de nombreux pays, peut conduire ces derniers à vendre des dollars pour défendre leur monnaie.
Le regain de volatilité sur les marchés est l’illustration du retour de craintes déflationnistes et de la peur que les banques centrales disposent de moins de marges de manœuvre pour combattre un tel fléau, s’il devait se matérialiser.
Il faut noter ici que ces craintes ne font pas l’unanimité : il suffit pour l’illustrer de mettre en regard les commentaires de Carmignac (très pessimiste) et ceux de DNCA Investments (plus optimiste).
Comment les investisseurs sont-ils positionnés ?
A ce stade plutôt du côté pessimiste avec une préférence pour les valeurs refuge (Bund, or, yen) et le cash, ainsi que pour les valeurs de croissance et de qualité au détriment du style « value », et sur la volatilité.
Le marché est tiraillé entre deux analyses contradictoires :
La correction boursière actuelle se poursuivra tant que les investisseurs ne seront pas plus rassurés sur les craintes macro-économiques déjà évoquées. Les banques centrales, qui ont multiplié les erreurs de communication depuis la fin de l’année dernière, ont sans doute un rôle à jouer.
Il est également possible qu’un changement d’opinion favorable aux actifs risqués s’opère dès que les seuils de « capitulation » seront atteints (pour certains courtiers comme Morgan Stanley ce serait déjà le cas).
La question centrale dans un tel environnement de marché est la suivante : les primes de risque sont-elles suffisantes pour compenser le risque macro-économique et financier actuel ?
La décote de valorisation actuelle des actions suivies par les analystes de Morningstar ne nous apparaît pas suffisante pour s’exposer davantage à la classe d’actifs. Typiquement, c’est lorsque cette décote a dépassé 10% que des points d’entrée relativement attrayants sont apparus sur les marchés.
Il semble donc plus logique d’attendre une nouvelle phase de correction pour chercher des opportunités d’investissement.
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