Historiquement, l'un des principaux contributeurs à la performance des actions a été la distribution de dividendes.
Depuis le début des années 1980, les rachats d'actions ont également joué un rôle croissant, mais le plus souvent ignoré par la recherche académique.
C'est cet oubli que Philip Straehl, de Morningstar Investment Management, et Roger Ibbotson, professeur à l'université de Yale et Président et directeur des investissements de Zebra Capital Management, ont tenté de rectifier dans un papier de recherche publié en décembre dernier, intitulé "The Supply of Stock Returns: Adding Back Buybacks".
L'article valide les résultats de travaux antérieurs sur l'analyse du rendement total des actions, mais il permet surtout de proposer de nouveaux modèles plus complets sur les composantes de ce rendement, en prenant mieux en compte la part des rachats d'actions.
Il montre également l'importance de ces rachats d'actions pour estimer le rendement attendu de la classe d'actifs.
Appliqué à l'univers des actions américaines, le modèle de Straehl et Ibbotson estime que le rendement attendu basé sur le taux de distribution (dividendes) ou sur le taux de distribution totale (dividendes+rachats d'actions) est de respectivement 6,21% et 6,79% sur la base des données historiques (1871-2014). Fin 2014, le rendement attendu était de 5,1% sur la base du taux de rendement total.
Cette approche permet une meilleure analyse du rendement attendu d'une classe d'actifs, et prend en compte l'évolution des pratiques des entreprises en matière de rémunération des actionnaires.
Elle se traduit également par une réévaluation des rendements et montre que les actions internationales, sur la base de leur rendement attendu, sont une classe d'actifs relativement attrayante par rapport aux actions américaines ou aux obligations.