Les marchés financiers seront confrontés cette année à un regain de volatilité et de dispersion des performances, car « ils redoutent l’après-QE », a estimé mercredi Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la recherche multi-assets de Lyxor.
« Les banques centrales ont fait ce qu’elles pouvaient » pour contribuer à la reflation des actifs financiers avec l’espoir d’entraîner l’économie réelle, avec une reprise plus soutenue de la distribution de crédit.
Or les résultats des politiques monétaires non-conventionnelles comme le « Quantitative Easing » (rachats d’actifs) sont « très mitigés » à ce stade. « Les investisseurs se montrent circonspects sur l’efficacité de la politique des banques centrales », a expliqué la reponsable de Lyxor.
Si aux Etats-Unis, les banques centrales ont, dès le début de la crise, monétisé la dette publique tout en accompagnant la politique budgétaire fédérale, en Europe, la BCE n’a accepté d’acheter des obligations gouvernementales qu’après la mise en place de politiques d’austérité, lesquelles ont pesé sur la dynamique de croissance de la zone euro.
Les marchés financiers sont donc dans l’expectative. « Ils ont besoin d’une dynamique de surprises positives pour se rassurer », a estimé Jeanne Asseraf-Bitton. Une situation d’autant plus complexe à gérer pour un investisseur que les valorisations de la plupart des classes d’actifs sont raisonnables.
Dans un environnement économique incertain et plus volatil pour les marchés, les investisseurs devraient privilégier les actions et le haut rendement européen et adopter une position plus neutre sur les obligations souveraines de la zone euro. Ils devraient en revanche rester à l’écart des actifs émergents (actions et dette), a indiqué la responsable.
Les principaux facteurs d’incertitude comprennent le pétrole, qui devrait encore subir les effets néfastes du déséquilibre offre-demande jusqu’en 2017, la politique de la Fed. Cette dernière « veut normaliser les taux », mais si elle le fait trop vite, cela conduira à une appréciation du dollar et pénaliserait encore davantage la croissance économique américaine tout en envoyant une onde de choc défavorable sur les marchés émergents.