Cet article a été initialement publié le 27 mars 2015 sur le site de la Revue Banques.
Les premiers effets de la réglementation britannique sur la distribution de produits financiers, connue sous le nom de « RDR » (« Retail Distribution Review »), commencent à peine à se faire sentir qu'un nouveau débat enflamme l'industrie de la gestion d'actifs britannique et s'étend progressivement au reste de l'Europe, Pays-Bas et Danemark en tête.
Certains investisseurs se demandent si les fonds qu'ils détiennent sont véritablement actifs. Autrement dit, se démarquent-ils suffisamment de l'indice de référence qu'ils sont supposés battre ? C'est pourtant la raison qui permet à leurs gérants de facturer des frais de gestion beaucoup plus élevés que la gestion passive ou indicielle.
La question est légitime et doit en effet immédiatement être comparée avec le niveau des frais de gestion.
Être proche de l'indice voire le répliquer pour une somme modique n'est pas un problème, c'est la mission des ETF ; en revanche, facturer les frais d'une gestion de conviction pour finalement rester près de l'indice est beaucoup plus problématique.
Cette pratique, que l'on appelle « closet indexing » ou « indexation cachée », varie d'un pays à l'autre dans l'Union européenne ; L’ESMA (« European Securities and Markets Authority »), le régulateur européen, étudie la question.
Concrètement, pour détecter une telle pratique, les investisseurs peuvent utiliser l'active share, un concept apparu au début des années 2000 et qui mesure la somme des paris actifs entre le portefeuille d'un fonds et son indice. Cette mesure additionne les différences absolues de pondérations entre les différentes lignes du portefeuille et celles de l'indice. C'est un outil que de nombreux investisseurs en France intègrent dans leur réflexion. Encore faut-il bien sûr qu'ils disposent des inventaires de portefeuille des fonds auxquels ils s'intéressent pour le calculer.