En février, les actions européennes ont continué de sous-performer le reste des marchés actions dans le monde (à l'exception du Japon). L'indice Stoxx 600 a perdu 2,4% sur le mois.
Pour un investisseur en euros, depuis le début de l'année il était plus intéressant d'être exposé aux actions américaines (-3,7%) et même aux actions émergentes (-2,9%) que d'être exposé aux actions européennes (qui ont perdu 7%).
En termes de secteurs, les financières ont continué de peser sur les indices, les banques chutant de 5,1% au cours du mois de février, l'assurance 6,4%, les serviecs financiers 1,9%. A l'inverse, les produits de base (minières, acier) ont bondi de 16,7% sur le mois.
En termes de valorisation, la décote de valorisation des actions suivies par les analystes de Morningstar a fait du surplace entre fin janvier et fin février (à 0,94), après être tombée à un plus bas de 0,85, pas vu depuis juillet 2012.
La panique a atteint son paroxysme mi-février, quand le rendement à 10 ans des bons du Trésor a chuté à 1,66%, le spread sur les obligations haut rendement US a atteint 840 points de base et que l'or a atteint un record d'un an à 1.239 dollars l'once.
Durant cette période, les estimations de résultats en Europe ont été revues à la baisse de 6% quand les multiples de valorisation des actions n'ont baissé que de 1-2%. Les secteurs les plus touchés sont les produits de base (-29%), l'énergie (-28%), les banques (-11%) et les services financiers (-9%). Les rares secteurs où les estimations de résultats ont été revues à la hausse sont la construction, l'automobile et les loisirs/voyages (+2%).
Pourquoi les estimations de résultats ont-elle été revues si fortement à la baisse ?
La principale raison est l'abaissement des prévisions de croissance économique dans le monde par le FMI ou l'OCDE, et les questions persistantes sur la situation de l'économie chinoise, la crainte d'une dévaluation brutale du yuan ou celle d'une récession de l'économie américaine.
Ces craintes n'ont pas totalement disparu, contrairement à ce que pourrait laisser croire le rebond récent des indices boursiers. Le rebond des ratios de valorisation montre que les investisseurs semblent moins inquiets actuellement des risques macro-économiques évoqués précédemment.
Si le mouvement de révision en baisse des prévisions de résultats ne se généralise pas à d'autres secteurs, et que l'environnement macro-économique se stabilise (avec une fois encore l'aide des banques centrales), les marchés actions européens pourraient bien poursuivre leur mouvement de hausse.
Toutefois, plus le niveau de valorisation se rapprochera de sa juste valeur, voire affichera une prime, plus les marchés actions s'exposeront à un retour de la volatilité si les risques macro-économiques devaient ressurgir.
Source: Morningstar Direct