Les actions japonaises sont devenues moins chères depuis le début de l’année. Pour l’investisseur en euro, l’indice TOPIX a chuté de 10% depuis le 1er janvier contre une baisse de 6,6% pour le Stoxx 600 et 5,5% pour l’Euro Stoxx. En devise locale, les actions japonaises ont plongé de 12%.
Ce repli des actions japonaises vient toutefois après 3 ans de hausse quasi-ininterrompue de la Bourse nipponne, alimentée par la mise en place de la politique du premier ministre Abe Shinzo et des injections massives de liquidité par la Banque du Japon qui s’est portée acquéreuse d’obligations gouvernementales dans des proportions jamais vues jusqu’ici.
Cette opération s’est traduite par une chute du yen, laquelle a boosté les profits des entreprises. Le niveau de chômage a chuté à des niveaux historiquement bas et les entreprises se montrent plus « amicales » à l’égard des actionnaires.
Aussi après avoir plus que doublé entre novembre 2012 et fin 2015, passant de 730 points à 1.630 points, le TOPIX peut-il encore beaucoup progressé.
Pour un certain nombre de gérants spécialistes de la classe d’actifs, la Bourse japonaise offre encore du « potentiel de hausse », et donc il y a clairement un point d’entrée.
Pour Chantana Ward, co-gérante des fonds Comgest Growth Japan et Comgest Japan, le marché japonais devrait bénéficier d’un mouvement de croissance soutenue des profits des entreprises, en particulier dans le segment des valeurs moyennes de croissance.
La mise en place des « Abenomics » a conduit un nombre croissant d’entreprises à vouloir mieux traiter leurs actionnaires, en leur retournant une partie de la trésorerie accumulée par le passé et non utilisée.
Même son de cloche de la part de James Salter, responsable des actions japonaises chez Polar Capital. « Vous devriez considérer le Japon de façon sérieuse », déclarait-il il y a quelques temps lors de la Morningstar Institutional Conference d’Amsterdam.
La croissance des bénéfices est solide, les multiples de valorisation, autour de 12x, sont raisonnables et le taux d’imposition des bénéfices recule.
Si la grande inconnue reste l’évolution du yen, la devise nationale, les investisseurs peuvent trouver des sociétés domestiques de qualité, dans l’univers de l’industrie et des services, de la technologie, ou de l’équipement médical.