Depuis 30 ans, les taux d’intérêt ne cessent de baisser. Le phénomène, qui n’inquiétait guère à ses débuts (la baisse des taux conduisant à une appréciation de la valeur des portefeuilles obligataires), est devenu plus préoccupant au fur et à mesure que les taux longs se rapprochaient de niveau très bas, dans un environnement économique de croissance et d’inflation faible.
Depuis la crise de 2008 et les injections massives de liquidités des banques centrales, la pression sur la courbe des taux a été considérable et la thématique du rendement s’est faite année après année plus urgente.
Ce qui constitue une aubaine pour les entreprises ou un Etat surendetté (le coût de financement étant très bas) est aussi un casse-tête pour les épargnants qui cherchent à la fois sûreté et une rémunération adéquate à leurs besoins financiers de long terme.
Pour ces investisseurs ayant un passif et un actif long se pose en effet la question du renouvellement du portefeuille obligataire : si les obligations souveraines les plus sûres ne rapportent rien, voire coûtent de l’argent (rendement négatif sur la partie courte de la courbe), par quoi les remplacer ?
Source : Tullett Prebon
Le casse-tête n’en est que plus compliqué lorsque cette quête de rendement intervient dans des marchés très volatiles, pilotés par les nouvelles macro-économiques, avec des phases de remontée de la corrélation entre classes d’actifs (ce qui réduit le pouvoir de diversification des classes d’actifs traditionnelles – actions et obligations).
Certains investisseurs de long terme (caisses de retraite notamment) font le choix de regarder vers des classes d’actifs moins liquides pour trouver du rendement et surtout, réduire leur exposition à la valeur de marché, trop volatile.
Parmi les classes d’actifs qui profitent de ce qui semble être un mouvement de fonds figurent les fonds alternatifs, les fonds d’infrastructure, le private equity ou l’immobilier.
L’exercice de la quête de rendement est également rendu compliqué par des niveaux de valorisation parfois tendus. Les actions sont globalement à leur prix, voire chères (aux Etats-Unis par exemple). Les obligations ne sont pas bon marché avec des rendements qui ne compensent pas toujours le risque de duration.
Mais le facteur nouveau qui inquiète de nombreux gérants et investisseurs est la question de la liquidité. Lorsque les rendements des actifs les plus sûrs chutent, les investisseurs tendent à remonter l’échelle du risque pour aller vers des classes d’actifs qui rémunèrent plus. Cet engouement crée un risque d’engorgement, donc de disparition de la liquidité, en cas de panique.
La « quête de rendement » sera notre thématique de la semaine. Nous allons l’aborder à travers les vues des experts de Morningstar sur les différentes classes d’actifs, sur notre recherche actions et fonds et les points importants que les investisseurs, particuliers comme professionnels, doivent considérer lorsqu’ils réfléchissent à la construction de portefeuille visant à produire du rendement.
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