Aux Etats-Unis, le crédit "investment grade" a terminé la semaine inchangé par rapport à la semaine précédente, tandis que les spreads sur le haut rendement se sont resserrés.
Le spread moyen de l'indice Morningstar Corporate Bond est en moyenne de 151 points de base, tandis que sur le haut rendement, le spread de l'indice Bank of America Merrill Lynch High Yield atteint 622 points de base.
Le marché a été marqué par l'émission de 20 milliards de dollars de Dell (contre une émission initialement prévue à 16 milliards de dollars), ce qui a conduit un certain nombre d'émetteurs à ne pas venir sur le marché émettre de la dette.
Nous avions noté ces derniers temps que les indicateurs techniques faisaient état de conditions plus difficiles pour les émetteurs. Avec une demande toujours robuste, nous considérons que si l'offre de papier devait être trop importante, cela pourrait provoquer une indigestion sur le marché du crédit.
Les banques ont fait la même analyse et conseillé à leurs clients d'attendre que l'émission de Dell soit passée. La semaine passée, seuls 8 milliards de dollars ont été levés. Si l'on exclut Dell, cela constitue une semaine particulièrement calme.
La semaine passée a également été marquée par la publication des minutes de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed au mois d'avril. Les commentaires de la Fed ont surpris les marchés en raison du temps moins accommodant ("hawkish") de la banque centrale, qui pourrait remonter ses taux lors de sa réunion des 14 et 15 juin.
Le marché a d'abord chuté sur cette annonce et la probabilité d'une hausse a bondi de moins de 10% à 30% environ. Puis le marché a réévalué son scénario et donne le sentiment de ne pas croire la Fed. La probabilité d'une hausse n'était plus que de 26% en fin de semaine dernière.
La décision de la Fed risque d'être compliquée par la situation internationale, notamment le référendum britannique du 23 juin sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne ("Brexit"). Une sortie du Royaume-Uni serait une source de volatilité pour les marchés et certaines entreprises s'y préparent déjà en augmentant, comme Vodafone, le montant des liquidités dans leur bilan pour faire face aux "perturbations sur les marchés".
Le "fast money" se rue de nouveau sur les ETF haut rendement
Le "fast money" a changé de direction au cours de la semaine passée, avec des flux vers les ETF haut rendement qui ont atteint 1 milliard de dollars. Toutefois, les investisseurs plus traditionnels (dans les fonds d'investissement) sont restés en dehors du mouvement, les actifs sous gestion de la catégorie ayant peu bougé.