Qu’est-ce qu’un marché émergent ?

Réponse le 14 juin avec les annonces de MSCI.

Patricia Oey 09.06.2016
Facebook Twitter LinkedIn

En avril dernier, la Banque Mondiale a pour la première fois abandonné la classification entre pays « développés » et « en développement », estimant que cette distinction en fait plus sens.

Les investisseurs continuent eux de séparer le monde entre « pays développés » et « émergents ». Cette question sera d’autant plus d’actualité lorsque l’émetteur d’indices MSCI divulguera les changements annuels concernant les pays qui rentrent ou sortent de ses indices développés et émergents.

L’annonce interviendra le 14 juin. Une fois faite, les changements seront mis en œuvre au cours de l’année qui viendra. MSCI travaille avec la communauté financière sur ces sujets et engage une consultation pendant au moins un an.

Cette année, les changements qui pourraient intervenir porteront sur le Pakistan (passage des marchés « frontière » aux marchés émergents), les actions chinoises A (intégration dans les marchés émergents) et le Pérou (des marchés émergents aux marchés frontière). Aucun pays ne passerait de la catégorie « émergents » vers celle des pays développés.

Le changement de catégorie n’est pas anodin en particulier pour tous les ETF ou fonds indiciels qui reproduisent les indices MSCI. L’impact est en théorie moins important pour les gérants actifs. Il est également plus limité pour les pays qui ont de petites capitalisations boursières. En revanche, pour les pays qui comptent des sociétés de taille plus importante, les choses sont différentes.

C’est le cas des actions chinoises. Les actions A comprennent les titres de sociétés cotées à la fois à Shenzhen et à Shanghai. Jusqu’à présent, les investisseurs étrangers n’avaient qu’un accès très limité à ces sociétés.

Mais depuis plusieurs années, les autorités chinoises cherchent à ouvrir leur marché. Au cours actuel, la prise en compte des actions A représenterait environ 20% de l’indice MSCI Marchés émergents (MSCI Emerging Markets). Si l’inclusion était officialisée, MSCI limiterait la prise en compte de ces titres à 1% et augmenterait l’allocation au fil du temps.

La prise en compte des actions chinoises A avait nourri un intense débat l’an dernier, et jusqu’à l’annonce du mois de juin 2015, l’indice CSI 300 (benchmark pour la classe d’actifs) avait bondi de plus de 130% au cours de l’année précédente.

La situation est complètement différente aujourd’hui, puisque les actions A ont perdu 15% de leur valeur, et 40% par rapport au pic de l’an dernier. Logiquement, les attentes des investisseurs sont bien moindres que l’an dernier.

En outre MSCI a laissé entendre que l’inclusion des actions A pourrait intervenir en dehors de la revue annuelle. L’émetteur d’indices attend notamment plus de clarté de la part du gouvernement chinois concernant l’accès des investisseurs étrangers au marché local. L’inclusion des actions A n’interviendra que lorsque les autorités chinoises aligneront leurs règles sur celle de MSCI.

Même si l’intégration des actions A ne devait pas intervenir tout de suite, elle devrait survenir dans un futur proche. Vanguard a déjà pris en compte les actions A dans son fonds Vangaurd Emerging Markets Stock Index Fund et le fonds Vanguard FTSE Emerging Markets.

Les investisseurs qui privilégient les indices marchés émergents devraient se demander s’ils veulent détenir des fonds ayant une allocation importante à la Chine (environ 25%), susceptible de croître au fil du temps.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Patricia Oey  Patricia Oey is an ETF analyst at Morningstar.