Au cours d’une table lors de la conférence Morningstar à Chicago la semaine dernière, les gérants de Diamond Hill, PIMCO et Boston Partners ont discuté des différentes approches et difficultés pour gérer des stratégies long/short, lesquelles parient à la fois sur la hausse (long) et la baisse (short) des actions, et comment leurs équipes génèrent de nouvelles idées d’investissement.
Au début de la table-ronde, modérée par Josh Charlston de Morningstar, ont été présenté les résultats de ces stratégies ainsi que la grande dispersion des performances. Les gérants de la catégorie long/short ont des méthodes très différentes pour gérer leur exposition nette aux marchés, a-t-il observé.
Les différences d’approche étaient évidentes entre participants de la table-ronde. Geoffrey Johnson, gérant d’une stratégie long/short chez PIMCO, a expliqué que son approche est fondée sur une sélection de titres qui permet des degrés variés d’exposition tant sur la partie longue que courte du portefeuille. Ceci conduit le fonds à être exclusivement « long » pendant certaines phases de marché et son équipe peut ne pas initier de positions vendeuses si elle n’en trouve pas. En outre, l’équipe de PIMCO s’autorise à maintenir une position de liquidités importante si elle ne voit pas d’opportunité d’être investie.
Chez Diamond Hill, Ric Dillion, gérant du fonds Diamond Hill Long-Short, a indiqué que son équipe suit un processus de gestion plus contraint, tandis que Josh Jones de Boston Partners a indiqué que sa stratégie était totalement investie.
Charlson a ensuite demandé aux intervenants si les difficultés des stratégies long/short actions pouvaient être attribuées aux conditions de marché ou s’il s’agit juste d’un problème du côté des gérants. Jones a observé que les phases de marchés haussiers ont été l’un des facteurs expliquant la faiblesse des performances des stratégies long/short actions.
Un autre facteur, selon lui, a été la mise en place des politiques d’assouplissement quantitatif (« QE ») par les banques centrales des pays développés qui ont soutenu le prix des actifs et ont entraîné une expansion des multiples de valorisation. Il a expliqué que ces politiques ont conduit les investisseurs à privilégier les entreprises aux métiers les plus défensifs ainsi que les stratégies de faible volatilité, qui se traitent maintenant sur des multiples élevés. Dans l’ensemble, le gérant a estimé que l’environnement de marché était moins favorable et qu’il devenait plus difficile pour les gérants long/short de surperformer.
La recherche de titres à « shorter » est une tâche particulièrement ardue et les intervenants ont évoqué la manière dont ils trouvaient des idées d’investissement. Dillion a indiqué que son équipe de 30 professionnels cherche à comprendre quelles entreprises seront les gagnantes et lesquelles seront les perdantes dans un secteur d’activité donné. En outre, elle cherche à déterminer dans quelle mesure ses vues sur des titres diffèrent de celles du consensus.
Relativement à la recherche de positions acheteuses (long), les idées « short » sont plus difficiles à trouver, mais le gérant a indiqué que l’utilisation d’outils quantitatifs est d’une aide précieuse pour cette partie de la stratégie.
Charlson a ensuite demandé aux panélistes d’expliquer comment ils se protègent du risque élevé des parties « short » de leur portefeuille. L’ensemble des participants ont expliqué que cette gestion du risque est assurée par le contrôle de la taille des positions prises. En outre, les gérants prennent soin de revoir régulièrement leur thèse d’investissement, en particulier pour les positions « short ».