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Comparer les ETF : Matières premières

Nous avons analysé les différents trackers dédiés à un panier diversifié de matières premières accessibles aux investisseurs européens.

Valerio Baselli 23.06.2016
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Ces dernières années, la fonction de diversification et de protection contre l'inflation qui a toujours été attribuée aux matières premières a été mise en doute. A partir de 2005, la corrélation entre cette classe d’actifs et les actifs traditionnels a progressivement augmenté, atteignant son apogée en 2008.

Les perspectives sur 2016 restent assez faibles. La Banque mondiale a réduit ce mois-ci sa prévision de croissance à 2,4%, contre 2,9% estimés en janvier, en raison des prix des produits de base obstinément bas, de la faible demande dans les pays avancés et un désintérêt des investisseurs financiers. A cela s’ajoutent les pays émergents exportateurs de matières premières qui ont eu du mal à s’adapter à la chute des prix du pétrole, des métaux et d’autres produits de base, contribuant à la moitié de la révision en baisse des prévisions.

Au même moment, la Banque mondiale a relevé ses prévisions pour les prix mondiaux du pétrole à 41$ (37$ en janvier) en raison de l’amélioration du sentiment et de l'affaiblissement du dollar. Cela dit, en général, La Banque mondiale s’attend toujours que les prix de l'énergie - y compris le pétrole, le gaz naturel et le charbon - restent fortement déprimés par rapport à l'année dernière.

La demande à long terme pour les produits agricoles est pilotée par des facteurs tels que la croissance démographique et la production de biocarburants. La population mondiale devrait croître d'environ 2 milliards d’individus d'ici 2050, pour atteindre 8,9 milliards d’habitants, ce qui se traduirait par une augmentation de la demande globale de produits agricoles. A court terme, la demande et l’offre dépendent des facteurs météorologiques. L’institution s’attend à une baisse des prix des produits agricoles cette année.

Au sein des métaux, l'or est celui qui pèse le plus dans les paniers diversifiés des matières premières. La demande aurifère provient principalement de son utilisation comme bien intermédiaire (bijoux, électronique…) et comme support d’investissement. Le métal jaune a toujours été considéré comme une réserve de valeur en période d'incertitude. Entre 2001 et 2011, le prix de l'or a augmenté de plus de six fois, grâce à la faiblesse du dollar, à la hausse de l'inflation et l'incertitude économique généralisée après la crise financière mondiale. Depuis 2011, les cours ont chuté en raison de la faible inflation, du rebond des marchés d'actions et d'un dollar relativement fort.

Le regain de volatilité sur les marchés financiers a redonné à l’or son rôle de valeur refuge, le métal jaune ayant progressé de 20% depuis le début de l’année.

Au cours du premier trimestre les ETP aurifères ont plus que compensé les sorties constatées au cours des deux dernières années. Il faut rappeler toutefois que les ETF dédiés aux matières premières utilisent presque tous la réplication synthétique. Cliquez ici et ici pour explorer les mécanismes de ces instruments et comprendre quels sont les risques potentiels.

L’offre française

Cotés sur la Bourse de Paris, il y a 6 ETF qui donnent accès à un panier diversifié de matières premières. Ci-dessous un focus sur les deux qui sont couverts par la recherche qualitative de Morningstar.

ETFCOmmod

Le fonds ETFS All Commodities ETC (EUR)suit le Bloomberg Commodity Index, qui comprend 22 contrats à terme de matières premières sélectionnés pour leur importance économique et leur liquidité. Étant donné l’utilisation des contrats futures, le benchmark dispose de trois sources uniques de rendement : le prix comptant du sous-jacent, le rendement lié au roulement de la position et le rendement du panier de garanties, formé par des obligations d’Etat américaines. Les produits de base spécifiques sont plafonnés dans le benchmark à 15% et le secteur des groupements à 33%. Actuellement, l'indice offre une exposition au secteur de l'énergie (30%), à l’agriculture (28%), aux métaux industriels (18%), aux métaux précieux (17%), et à l'élevage (6%). Les frais sont de 0,49% pour ce produit, dans le haut de la fourchette de la gamme de produits similaires.

Le Lyxor Commodities Thomson Reuters/Corecommodity CRB TR UCITS ETF C-EUR (EUR) est lui aussi un fonds synthétique. Dans la pratique, l’ETF a un panier de titres qui dans ce cas est composé d’actions de grande capitalisation. Lyxor signe ensuite un contrat de swap avec une contrepartie qui est presque toujours la Société Générale, sa maison-mère, afin d’échanger la performance du panier avec le rendement de l’indice Thomson Reuters / Jefferies CRB Total Return, composé de contrats à terme sur l'énergie, l'agriculture, l'élevage et les métaux précieux. Les poids des produits sont fonction de l'importance de leur poids économique, de leur fréquence de négociation et de leur rendement historique. A présent, 39% du benchmark est exposé au secteur de l'énergie, 41% à l'agriculture, 13% pour les métaux industriels et 7% pour les métaux précieux. Cette méthodologie se traduit par une allocation particulièrement importante du pétrole à 23%. Les frais sont 0,35%, en dessous de la moyenne de la catégorie.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.