Chine hier, « Brexit » aujourd’hui. Pour les marchés financiers, la réaction est toujours la même lorsqu’un événement inattendu se produit : sanctionner d’abord, réfléchir ensuite.
Le mouvement de vente observé ce vendredi sur les marchés illustre de manière exemplaire la peur de l’inconnue et son réflexe pavlovien associé : vendre les actifs risqués, et se mettre à l’abri dans des valeurs refuge classiques (or, yen, bons du Trésor américain). Mais aucun intervenant de marché n’a idée des conséquences à long terme de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Certains courtiers recommandent déjà d’arbitrer les allocations en faveur du crédit, des obligations souveraines, qui bénéficient des programmes d’achats de la Banque Centrale Européenne (BCE), et au détriment des actions européennes.
Il faudra plusieurs semaines voire plusieurs mois et années pour mesurer l’impact d’une décision politique majeure. Les Britanniques ont désormais deux ans pour négocier les conditions de leur sortie et mettront plusieurs années pour renégocier les nombreux accords bilatéraux ou mettre en place des accords multilatéraux où ils étaient représentés en tant que membre à part entière de l’Union européenne.
Chez Morningsrtar, nous préconisons de ne surtout pas céder à la panique et de prendre le temps de la réflexion. Si l’onde de choc doit être si vaste et profonde, les opportunités d’investissement qui émergent aujourd’hui n’en seront que plus avantageuses demain.
Mais le plus important est d’évaluer quel impact sur les fondamentaux des différentes classes d’actifs une telle décision peut avoir. Cela prend nécessairement du temps.
Ecouter le bruit du marché doit être vu comme une distraction. Chercher à trouver des réponses à court terme et vouloir agir à chaud peut conduire à des erreurs coûteuses, en particulier lorsque l’on investit sur le long terme.
Les nombreuses précédentes phases de correction boursière doivent rappeler combien il est important de garder la même approche. Certes elle est douloureuse car le temps de la réflexion peut amener à subir la volatilité des marchés financiers, qui peut être très importante. Mais cette volatilité est toujours source d’opportunités sur le long terme.
Saisir des actifs de qualité au bon prix, voire à un prix massacré par « Monsieur le Marché » est le meilleur moyen de produire des rendements décents et peu volatils sur longue période. Un principe établi il y a plusieurs décennies par Benjamin Graham et que de nombreux investisseurs ont tendance à trop vite oublier.