Crédit : les investisseurs dans l’expectative après le Brexit

Les marchés futures commencent à intégrer une possible baisse des taux aux Etats-Unis.

Dave Sekera, CFA 28.06.2016
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Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, l’annonce du « Brexit » n’a pas provoqué d’explosion des volumes échangés sur le marché du crédit. Seuls 8 milliards de dollars ont été échangés vendredi dernier, alors qu’en moyenne, les volumes se situent plus autour de 14 milliards de dollars le dernier jour ouvré de la semaine.

Il y avait des traders prêts à intervenir, mais il semble qu’il y avait une perte de contact entre acheteurs et vendeurs.

Les acheteurs étaient en quête d’obligations bon marché, mais les vendeurs n’étaient visiblement pas près à venir à leur rencontre et ont préféré maintenir leurs positions dans l’espoir d’un rebond rapide des marchés.

Alors que le mouvement de « risk off » était pleinement à l’œuvre vendredi dernier, les gérants n’ont pas paniqué et l’activité des marchés a eu lieu de manière ordonnée.

Le début de la semaine sera plein d’enseignements pour voir si le marché des obligations privées peut dépasser l’incertitude actuelle et récupérer une partie du terrain perdu ou si le mouvement de baisse va perdurer.

Le spread moyen de l’indice Morningstar Corporate Bond a progressé de 7 points de base à 154 vendredi dernier. Sur le marché du haut rendement, le spread a progressé de 50 points de base sur la seule journée de vendredi et a terminé la semaine sur un gain de 12 points de base à 633 points de base.

Les rendements des bons du Trésor étaient en hausse tout au long de la semaine avant de se renverser brutalement dès les résultats du référendum britannique connus. La fuite vers la qualité a conduit les rendements des bons du Trésor vers des plus bas historiques. Le rendement du 10 ans US a chuté à 1,58%, les obligations britanniques ont vu leur rendement à 10 ans atteindre 1,09%, le Bund est tombé à -0,05% tandis que les obligations japonaises chutaient à -0,20%.

A court terme, les marchés du crédit vont être sous pression face à l’incertitude quant aux impacts du Brexit sur la croissance économique mondiale. Toutefois, l’intervention de la BCE sur le marché du crédit devrait limiter ce regain de volatilité.

Les obligations privées vont profiter de l’extention du programme d’achat d’actifs de la BCE. Cela soutiendra les prix, et apportera de nouvelles liquidités qui devront être réinvesties.

Cela devrait conduire à une hausse des prix des obligations privées, et une diminution des spreads de crédit. En outre, les entreprises vont probablement émettre des obligations libellées en euros pour bénéficier de taux encore plus bas.

La compression des spreads de crédit en Europe et l’offre de nouvelles souches de la part d’entreprises américaines devrait conduire à un resserrement des spreads y compris sur le marché américain du crédit.

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A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.