Depuis le début de l’année, le S&P 500 affiche un gain de près de 3%. Durant le même temps, le rendement à 10 ans des bons du Trésor s’est effondré. Les marchés actions et obligataire envoient deux lectures bien différentes de l’économie.
La Bourse américaine fait-elle preuve d’un excès d’optimisme ? A y regarder de plus près, les investisseurs en actions font preuve d’un optimisme modéré. En effet, ce sont les secteurs de l’énergie, des télécommunications, de la consommation courante et des services collectifs qui tirent la cote.
La performance de ces secteurs est d’ailleurs en contradiction avec les anticipations de résultats. Le plus bel exemple est le secteur de l’énergie où, maglré un rebond de près de 17% depuis le 1er janvier, les analystes tablent sur une contraction de 68% des profits des profits, avant un rebond de 212% l’an prochain, reflet de la volatilité des prix de l’énergie depuis plusieurs années.
Même contradiction dans les télécommunications, avec un bond de 26% de l’indice sectoriel pour des profits attendus en baisse de 6% cette année (avant un rebond de 4% l’année prochaine).
Quel serait l’impact du Brexit sur l’économie américaine ? A ce stade il est encore difficile à estimer avec précision. De nombreux courtiers ont publié des estimations, révisant surtout leurs prévisions de croissance du Royaume-Uni et de la zone euro à la baisse. Certaines estimations tablent sur 30 à 70 points de base de croissance en moins pour l’économie américaine d’ici l’an prochain, soit un impact de 2% à 3% sur la croissance des résultats des entreprises américaines (13,6% l’an prochain).
Mais si l’incertitude liée au Brexit devait s’accroître, nombreux sont ceux qui espèrent une intervention plus décisive des banques centrales, à commencer par la Fed.
C’est pourquoi les investisseurs ne s’attendent plus à aucune hausse de taux avant plusieurs trimestres.
Mais tout ceci dépendra de l’impact effectif sur les statistiques macro-économiques et l’interprétation qu’en fera la Fed.
Cette dernière a mis beaucoup d’eau dans son vin ces derniers mois. Cela a certes permis aux indices de volatilité de revenir sur des niveaux plus raisonnables. Mais l’environnement international plus incertain a aussi conduit de nombreux investisseurs américains à rapatrier leurs capitaux vers leur marché domestique, ce qui a conduit à la baisse des rendements obligataires et à la vigueur du dollar (+3% depuis le début de l’année et +7,6% sur un an face à l’euro).