Au cours du mois écoulé, le marché actions européen a rebondi de 4%, malgré l’impact du « Brexit ». Quatre secteurs ont continué à perdre du terrain en Bourse : l’immobilier (-0,3%), les voyages et les loisirs (-2,1%), l’assurance (-2,8%) et les banques (-4,3%).
Depuis le début de l’année, le secteur bancaire perd près de 28%. Au-delà de l’exposition au Royaume-Uni, les investisseurs désertent les banques et ramènent le secteur à des niveaux de valorisation qui se rapprochent des plus bas niveaux observés lors des dernières crises financières (krach post faillite de Lehman en 2008 ou crise de la dette en 2011).
La raison principale de cette baisse des valeurs bancaires est de deux ordres : fondamentale et technique.
Sur le plan technique, les banques sont considérées comme un secteur à béta élevé, c’est-à-dire qui réagit plus fortement que le reste du marché. Ce secteur est donc en première ligne des valeurs que shortent les gérants alternatifs quand un sentiment « risk off » s’installe.
L’autre raison est d’ordre micro-économique et renvoie aux fondamentaux du secteur. Les estimations de résultats des banques européennes ont été revues de 21% à la baisse, tandis que le ratio de valorisation cours sur bénéfice s’est comprimé d’un peu plus de 7%.
Cette révision en baisse des attentes des analystes reflètent les inquiétudes sur le modèle des banques : compression des marges d’intérêt du fait de la chute des taux longs, recul de marchés financiers et des opérations de financement et d’investissement qui réduisent les commissions d’intermédiation, augmentation des coûts opérationnels liés à une réglementation plus stricte, laquelle impose aux banques de renforcer leurs fonds propres pour faire face à la montée de risques financiers.
A cela s’ajoutent les incertitudes liées au « Brexit », à la solidité financière de certains établissements bancaires, notamment en Italie.
La présence des banques centrales comme prêteur en dernier ressort en cas de montée du risque systémique limite un effondrement plus important de la valorisation du secteur. Mais depuis plusieurs années maintenant, l’incapacité du secteur bancaire à retrouver du « pricing power » lamine sa rentabilité et ne laisse pas entrevoir de moteur d’un éventuel rebond boursier.
Source : Morningstar, Factset
De ce point de vue, il y a bien eu un avant et un après crise financière de 2008. Les espoirs de certains investisseurs se fondent sur un incertain retour à la moyenne de la rentabililté du secteur. Mais comme nous l’indiquions à l’instant, rien à ce stade ne permet de l’envisager à court terme.