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Les commissions de performance: un coût justifié ?

Longtemps cantonnées aux hedge funds, les commissions de performance se sont progressivement étendues aux fonds d’investissement traditionnels.

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Cet article a été initialement publié dans la revue Banques, en mai 2015.

Longtemps cantonnées aux hedge funds, les commissions de performance se sont progressivement étendues aux fonds d’investissement traditionnels. Ce coût supplémentaire pour l’investisseur est-il justifié ? Après tout, les fonds gérés activement facturent déjà des frais plus élevés que les trackers parce qu’implicitement, ils pensent pouvoir battre l’indice.

En théorie, ces commissions peuvent néanmoins mieux aligner les intérêts des gérants d’actifs sur ceux des investisseurs.

En pratique, ce n’est pas le cas car elles sont la plupart du temps mal structurées.

Pour être équitables, ces commissions devraient être symétriques, et le total des frais devrait donc augmenter si le fonds surperforme mais diminuer dans le cas contraire.

En Norvège et aux Etats-Unis, c’est d’ailleurs obligatoire. Ailleurs, ces commissions ne vont que dans un sens, celui des gérants d’actifs. Ils sont récompensés lorsqu’ils battent l’indice mais ne sont pas pénalisés en cas de sous-performance.

A défaut d’être appliquées de façon symétrique, ces commissions devraient s’accompagner d’une réduction des frais de gestion et être calculées contre un benchmark approprié, reflétant les risques réels du portefeuille.

L’utilisation d’un indice monétaire majoré de quelques points de pourcentage pour évaluer l’efficacité d’une stratégie essentiellement investie en actions n’est pas pertinente.

Cela revient à récompenser un gérant pour le bêta d’une classe d’actifs plutôt que pour une quelconque valeur ajoutée.

Enfin, il faudrait que ces commissions répondent au principe de « high water mark » selon lequel, la commission n’est prélevée que si le fonds dépasse son plus haut précédent.

En 2013, le régulateur allemand a d’ailleurs rendu cette pratique obligatoire.

Autrement, les investisseurs paient des commissions sur des résultats qui ne représentent en fait qu’un rattrapage de la sous-performance passée.

 

 

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A propos de l'auteur

Thomas Lancereau, CFA

Thomas Lancereau, CFA  Directeur de l'Analyse des Fonds, Morningstar France