Depuis le 8 juin, date de début de son programme d’achat d’obligations privées, la BCE a acheté 440 obligations différentes, avec une prépondérance d’émetteurs allemands, italiens et français.
Au total, l’institution de Francfort débourse entre 8 et 9 milliards d’euros chaque mois, constituant un important soutien du marché obligataire.
Sur la base des statistiques publiées par la BCE en date du 19 juillet, les titres les plus achetés par l’institution sont ceux de la Deutsche Bahn, suivie de Telefonica, BMW, Daimler, ENI, Orange, Air Liquide, Engie, Iberdrola, Total et Enel.
Etonnamment, la banque centrale ne s’est pas limitée aux qualités de crédit les plus sûres. Elle s’est également aventurée sur des terrains plus risqués, achetant des obligations « Investment grade » les moins bien notées (RWE, Metro, Renault), des sociétés ayant connu des parcours boursiers volatils (Volkswagen, Glencore, EDF) ainsi que des noms d’entreprises considérés comme faisant partie de la catégorie « high yield » (Telecom Italia, Lufthansa).
Elle s’est également aventurée hors d’Europe, achetant des émetteurs américains (Bunge, Caterpillar), britanniques (Glencore, Kerry Group, Ryanair), et suisses (Adecco, Nestlé, Holcim).
Enfin, elle a été jusqu’à acheter des obligations ayant un rendement négatif, c’est notamment le cas avec les titres émis par Deutsche Bahn.
Pour les gérants obligataires, cette situation peut être une source d’opportunité, car à ce stade, les décisions d’achats de la BCE font apparaître des biais que certains courtiers jugent possible d’exploiter.
Ainsi, l’institution n’a pas acheté autant de titres émis par des entreprises françaises que ce qu’attendaient certains intervenants du marché. De même, elle s’est assez peu exposée aux entreprises industrielles et de services les plus cycliques. Jusqu’ici le programme a plutôt fait la part belle aux services collectifs (28% des titres achetés).