Cet article a été initialement publié dans la revue Banques, en novembre 2015.
Le « Swing Pricing » est un mécanisme d’ajustement de la valeur liquidative des fonds qui vise notamment à décourager les sorties massives des investisseurs sur un fonds donné.
Concrètement lorsque les rachats dépassent un certain seuil, la valeur liquidative est ajustée à la baisse afin de refléter les coûts de transactions, particulièrement élevés en cas de vente forcée, pour céder des titres et fournir les liquidités aux investisseurs sortants.
Le mécanisme peut également fonctionner en sens inverse.
Avec ce dispositif, les porteurs de parts existants ne supportent plus les coûts de transactions qui résultent des mouvements, parfois fréquents, d’autres investisseurs.
Le gain pour l’investisseur de long terme est appréciable notamment sur des classes d’actifs avec une liquidité réduite.
Ce mécanisme est déjà utilisé dans plusieurs pays européens mais plus timidement en France où l’AMF l’a autorisé en 2014.
Aux Etats-Unis, son utilisation éventuelle fait actuellement l’objet d’un vif débat.
Certains font remarquer à juste titre que l’investisseur particulier risque d’être pénalisé s’il vend ou achète son fonds en même temps qu’un investisseur institutionnel.
La transparence et la précision des mécanismes de calcul sont donc au cœur de cette problématique.
Le « Swing Pricing » peut néanmoins être un bon moyen de protéger les intérêts des investisseurs de long terme à condition qu’ils soient attentifs à la culture de la société de gestion.
Celle-ci doit en effet être irréprochable dans la gestion des conflits d’intérêt potentiels entre les différents types d’investisseurs.