Depuis la mise en place des politiques d’assouplissement quantitatif par la Fed il y a 8 ans, les actions conduites par la Banque du Japon depuis 2012 et celle de la BCE depuis 2014, les marchés sont alimentés de façon continue en liquidités qui ont été recyclés dans différentes classes d’actifs financiers.
Cela s’est traduit par une chute des rendements obligataires et une remontée spectaculaire des marchés actions américains.
La dépendance des marchés aux annonces des banques centrales arrive à sa limite. Les investisseurs se demandent en effet si cette générosité des banques centrales n’est pas sur le point de s’arrêter. L’absence d’annonce nouvelle de la part de la BCE il y a deux semaines a été le déclencheur de ces interrogations.
Le prix de nombreuses obligations souveraines de la zone euro a chuté peu après les commentaires de l’institut de Francfort. Le rendement à 10 ans du Bund est remonté à +0,02% après avoir atteint -0,19% mi-juillet.
Les marchés vont évoluer au gré des annonces de la Fed et de la Banque du Japon. Ils attendent une hausse de taux de la part de la Fed cette année avec une probabilité proche de 60% – la banque centrale américaine a laissé entendre mercredi soir que, selon l’état de l’économie, une hausse pourrait être envisagée en décembre. La Banque du Japon a une nouvelle fois innové en fixant une cible sur les taux longs pour faire remonter les anticipations d’inflation dans le pays.
Après plusieurs semaines plutôt calmes, la volatilité sur le marché du crédit est remontée, en particulier dans l’univers du haut rendement. 2,6 milliards de dollars sont sortis de la classe d’actifs (tant fonds actifs qu’ETFs).
Le spread de l’indice Morningstar Corporate Bond s’est écarté de seulement 1 point de base à +139 points de base ; la composante haut rendement a vu son spread augmenter de 17 points de base à +527, son niveau le plus élevé depuis août.
Alors que la fin du trimestre approche, les investisseurs seront attentifs aux annonces de résultats et aux entreprises qui pourraient revoir à la baisse leurs prévisions. En l’absence d’amélioration de la croissance domestique et les signes d’incertitude à l’international, de nombreuses sociétés semblent confrontées au risque de ralentissement de leur activité et de repli de leurs objectifs de rentabilité.