Les pays membres de l’OPEP semblent en voie de s’accorder sur une réduction de leur production de pétrole entre 32,5 et 33,3 millions de barils/jour, soit une réduction de 700.000 barils/jour sur la base du niveau actuel de production (33,2 millions).
Les prix du pétrole ont rebondi sur cette nouvelle. Toutefois, nous maintenons notre prévision d’un prix du baril de 50 dollars en moyenne en 2017 (cf notre dernière analyse sur le sujet), car nous ne pensons pas que cette décision aura un impact significatif et durable sur les prix.
La fourchette basse de cette prévision est près de 1 million de barils/jour sous notre estimation 2017 pour la production de l’OPEP. Si elle se réalisait, elle conduirait à un équilibre du marché et permettrait d’entraîner une diminution des stocks de pétrole plus tôt qu’initialement attendu.
Nous voyons de nombreux facteurs de risque empêchant un rebond durable des prix jusqu’en 2018.
Tout d’abord, aucun accord formel n’a été conclu. Ensuite, l’OPEP n’est pas réputée pour être très efficace dans la coordination de la réduction de sa production de pétrole, les quotas fixés étant souvent dépassés ou ignorés. En outre certains pays (Libye, Nigeria) pourraient être exclus de l’accord, où de nombreux arrêts de production ont déjà eu lieu et où le retour au niveau antérieur de production éliminerait les bénéfices de l’accord.
Enfin, le plus gros facteur de risque est l’évolution de la production de pétrole aux Etats-Unis. Comme évoqué dans notre dernier rapport, l’augmentation de 30% du nombre de puits de forage dans l’huile de schiste a ajoutée 240.000 barils/jour à notre prévision d’offre en 2017.
Si les prix du baril devaient se maintenir durablement au-dessus de 50 dollars, certains compagnies pétrolières pourraient reprendre leurs investissements, entraînant une hausse de l’offre nord-américaine qui viendrait contrecarrer les efforts de l’OPEP.