Le marché obligataire européen connaît une période d’attente. En effet, les investisseurs se montrent prudents vis-à-vis les prochains choix de la Banque centrale européenne, tandis que les rumeurs de « tapering » ont largement alimenté les marchés ces dernières semaines, causant un regain de volatilité.
« La dépendance du marché aux programmes d'assouplissement commence à diminuer », estime Dave Sekera, directeur de la recherche obligataire de Morningstar. « Les investisseurs semblent craindre que les banques centrales ne puissent plus être en mesure de continuer à nourrir les marchés avec des grandes portions de liquidité ».
« L'anxiété a commencé après que la BCE a décidé début septembre de maintenir sa politique monétaire en l’état, au lieu de desserrer davantage, comme attendu par le marché » a-t-il continué.
« Après l'annonce, le prix de nombreuses obligations souveraines européennes a rapidement chuté, ce qui a ramené le rendement de certaines obligations en territoire positif pour la première fois depuis la mi-juin. Pourtant, même si les rendements sur de nombreuses obligations souveraines de longue date ont suivi ce mouvement, ils restent environ 12.000 milliards d’euros de dette négociée à des prix si élevés que si les investisseurs détenaient les titres jusqu'à l'échéance, ils perdraient de l’argent. »
Mario Draghi a préféré donner rendez-vous en décembre, quand les décisions sur la durée et la sortie du programme d’assouplissement quantitatif seront normalement annoncées. Les dernières réunions des banquiers centraux ont donné le sentiment que quelque-chose pourrait changer, à la fois dans les décisions sur les taux d'intérêt et en ce qui concerne les achats d’actifs.
Confrontée à une inflation en légère hausse et à un secteur bancaire vulnérable, le biais de la politique monétaire de la BCE semble donc de plus en plus neutre. « Une extension du programme de rachat d’actifs pourrait encore intervenir au mois de décembre mais n’apparaît plus comme une certitude, en l’absence de ralentissement de la croissance ou de données d’inflation décevantes », estime Michael Metcalfe, directeur de la stratégie macro de State Street Global Markets.
« Le resserrement de la politique monétaire n’interviendra pas avant un certain temps mais comme dans le cas du Japon en septembre, la situation actuelle marque le début de la fin du soutien de la Banque Centrale aux obligations d’Etat. Une tendance qui n’échappera pas aux détenteurs de dette souveraine périphérique plus risquée, en particulier compte tenu des turbulences politiques potentielles ou déjà à l’œuvre dans certains pays. »
Mais tous ne sont pas du même avis. « Sevrer les marchés de la politique monétaire accommodante va s’avérer difficile pour la BCE et nous pensons qu’il est peu probable qu’elle y mette un terme tant que l’inflation n’est pas repartie à 2%. Le tapering sera selon nous un sujet majeur en 2017 et même au-delà », a estimé pour sa part Andrew Bosomworth, managing director chez PIMCO. « Dans le pire scénario, la BCE pourrait se retrouver dans une impasse : incapable de sortir de sa politique actuelle sans que les rendements des obligations souveraines subissent un choc et incapable de continuer sous peine d’outrepasser son mandat. »
Obligations Euro : le « Top 10 » de septembre
Dans ce contexte, les fonds de placement de la macro-catégorie Obligations EUR disponibles à la vente en France ont marqué une performance plate (-0,04% en moyenne) en septembre. Sur 757 fonds au sein de cette catégorie, 24 ont affiché une performance supérieure à 0,30%.
En tête du classement, nous trouvons le fonds Oblig Corporate 1-2½ Y Euro C, lancé en 2009 et qui sélectionne les obligations de sociétés à haut rendement classiques ou convertibles exclusivement libellées en euros, présentant le meilleur profil rendement/risque à court/moyen terme. Vient ensuite le fonds BlueBay Investment Grade Euro Government Bond Fund I - EUR, qui vise à assurer un rendement grâce à un mélange de stratégies (génération de revenus et croissance du montant investi) et qui investit principalement dans des obligations qui versent un intérêt fixe. Enfin, pour clore le podium, le fonds PIMCO Funds: Global Investors Series plc Euro Long Average Duration Fund Institutional Acc EUR, créé en 2006, il investit dans des emprunts à long terme.