Le marché obligataire traverse une période dans laquelle les politiques monétaires et les taux d'intérêt à zéro, voire négatifs, poussent les investisseurs vers des obligations qui peuvent offrir des rendements plus élevés, même si plus risqués. Les rendements à 10 ans oscillent autour de 0% sur le Bund, 1,72% sur les bons du Trésor américain et 0,55% sur le Gilt.
« Les investisseurs obligataires ont connu une année très volatile en 2015 », lit-on dans le dernier sector review publié par l’équipe de recherche sur la gestion taux et crédit de Morningstar.
« Un certain nombre de marchés obligataires ont clôturé l'année en territoire négatif, en particulier en ce qui concerne les émissions des marchés émergents en devises locales (avec toutefois des différences bien spécifiques à chaque pays) et les obligations à haut rendement des États-Unis. Cela dit, En dépit de toutes les turbulences sur les marchés haut rendement, les investisseurs européens qui n’étaient pas couverts contre le risque de devise ont eu un bon résultat en 2015 : ils ont été aidés par un dollar américain plus fort, qui a gagné plus de 11% en valeur par rapport à l'euro ». La catégorie « global high yield bonds » a bondi de 5,80% en 2015, surperformant les autres catégories à haut rendement.
Cependant, en 2016 les performances (jusqu’à la fin du mois d’août) ont pris une direction inverse, avec un surcroît de volatilité. « La première moitié de 2016 a apporté un certain soulagement grâce aux prix du pétrole qui ont légèrement remonté et à un plus grand appétit pour le risque. Néanmoins, le résultat surprenant du ‘Brexit’ a eu un impact négatif temporaire sur la plupart des secteurs obligataires », estiment les analystes de Morningstar.
Jusqu’à présent, 2016 s’est révélé être une année plutôt favorable pour les obligations à haut rendement. Mais encore une fois, les devises ont été un facteur significatif expliquant les différences entre catégories. Un euro plus fort par rapport au dollar américain et à la livre sterling a ainsi poussé la catégorie d’obligations couvertes euros à rebondir.
« Entre autres, un moteur de performance majeur pour de nombreux fonds dans la seconde moitié de 2015 était leur sous-pondération de l'énergie américaine et du secteurs minier – continue le rapport – deux secteurs qui ont subi la forte pression de la baisse des matières premières et de l'énergie. En termes de notation de crédit, la préférence pour la qualité a bien marché avec les obligations CCC qui ont sous-performé les obligations BB. »
En revanche, les secteurs moins performants en 2015 se sont avérés être les meilleurs de 2016. « Le rebond des prix du pétrole, des matières premières de l'énergie, des métaux et secteurs des mines ont ouvert la voie. En outre, les nouvelles mesures de relance prises par la Banque centrale européenne et le statu quo de la Réserve fédérale des États-Unis ont poussé les investisseurs vers des actifs à rendement plus élevé. En particulier, les obligations notées CCC ont bénéficié de l'amélioration de l'appétit pour le risque ».
Obligations Haut Rendement : le « Top 10 » de septembre
Dans ce contexte, selon les données de Morningstar, les fonds de placement de la macro-catégorie Obligations Haut Rendement disponibles à la vente en France ont perdu 0,31% en moyenne en septembre. Sur 210 fonds au sein de cette catégorie, 50 ont affiché une performance positive au cours du mois.
En tête du classement, nous trouvons deux fonds exposés aux obligations à haut rendement libellés en couronnes norvégiennes, le Alfred Berg Høyrente CIet leCBP Select Pareto Nordic High Yield A. Les deux fonds, non couverts contre le risque de devise, ont profité donc de l’appréciation de la monnaie scandinave vers l’euro (+3,4% en septembre). Pour clore le podium, on trouve le fonds CPR Credixx Active US High Yield HI C, lancé en 2015.
L'intégralité du rapport High-Yield, Emerging-Markets, and Flexible-Bond Sector Review est disponible sur Direct.