Depuis plusieurs années, les investisseurs se désespèrent d’observer une croissance soutenue et durable des profits des entreprises en Europe.
Jusqu’ici ils ont plutôt été déçus et ceci concourt en grande partie à la contre-performance des actions européennes depuis le début de l’année ainsi qu'au désamour des investisseurs, tel qu'illustré par les données de flux de Morningstar.
Estimation des résultats à 12 mois (Stoxx Europe 600)
Source : Factset, Morningstar
La saison des résultats du troisième trimestre peut-t-elle changer la donne ? Pour l’heure, la seule tendance qui apparaît en Europe est une stabilité des profits.
Sur le tiers des sociétés qui ont publié en Europe, 64% ont battu les attentes des analystes (un chiffre supérieur à la médiane historique), faisant apparaître une stabilité des profits.
Les secteurs qui ont le plus surpris sont la consommation discrétionnaire, la consommation défensive, les services collectifs et l’immobilier.
Les plus grosses déceptions concernent les secteurs de la technologie, des télécoms, et dans une moindre mesure des matériaux et de l’industrie.
L’autre élément important pour la performance des actions européennes concerne l’évolution des chiffres d’affaires. Après de gros efforts de réduction des coûts opérés par les entreprises européennes depuis la crise financière de 2008, de nombreux investisseurs comptent sur une accélération de la croissance des ventes (la « top line ») pour entraîner un rebond grand encore des profits d’exploitation (ce que l’on appelle l’effet de levier opérationnel) et des résultats nets des entreprises.
Or, à cette aune, seuls 45% des entreprises européennes ont fait mieux que prévu, faisant ressortir une croissance des ventes de 1%. L’effet de levier ne semble donc pas vraiment opérer à ce stade.
Certains stratégistes ne tablent pas sur des changements importants dans les prévisions de croissance bénéficiaire pour l’année 2016.
A son habitude, le consensus des analystes est très positif sur les prévisions de profits l’an prochain (14% en zone euro par exemple et 12% aux Etats-Unis). Mais à l’instar des phases précédentes, en l’absence de reprise plus soutenue de l’activité économique en Europe et dans le monde, il est fort probable que les prévisions des analystes devront être revues à la baisse dans les trimestres à venir.
Evolution des estimations de résultats en Europe (Stoxx Europe 600)
Source : Factset, Morningstar
Comme disait Mark Twain, « l’histoire ne se répète pas, elle rime. »