Les derniers indicateurs économiques semblent confirmer une poursuite de la reprise de l’économie mondiale ainsi qu’une remontée des chiffres d’inflation (à l’exception notable du Japon). En Europe, les mêmes tendances à la reprise se confirment : hausse de l’indice IFO, rebond de la production industrielle, amélioration très progressive sur le front du chômage…
Cet amélioration se reflète partiellement dans les publications des résultats des entreprises. A ce stade, la moitié des entreprises européennes ont publié leurs résultats et l’impression d’ensemble est assez mitigée.
Dans l’ensemble les entreprises européennes ont manqué les attentes en termes de chiffre d’affaires (20 points de base). Mais elles ont fait mieux en termes de bénéfices (230 points de base). A ce stade, deux enseignements ressortent : les entreprises qui ont battu les attentes ont vu leur cours de Bourse progresser en moyenne de 0,6%, mais celles qui ont déçu ont été fortement sanctionnées (baisse moyenne de 2%).
L’autre enseignement est la divergence entre les titres « value », qui opèrent un rebond assez marqué depuis l’été, et les titres « défensifs » (ou à faible volatilité ou faible béta), qui semblent un peu plus délaissés après des années de surperformance.
Les titres « value » ont en effet battu les attentes de chiffre d’affaires et de résultats de respectivement 1,3% et 5,9% quand les titres à « faible volatilité » ont manqué les attentes de chiffre d’affaires de 0,3% (base médiane) mais ont battu les prévisions de résultats de 2,4%.
La rotation de style et sectorielle qui s’opère sur les marchés trouve donc un écho dans les publications de résultats. Les secteurs bancaires, des matériaux et de la santé ont publié des résultats relativement décents à ce stade.
Cette rotation accompagne le mouvement de remontée des taux d’intérêt : depuis la fin du mois de juin, les rendements à 10 ans des bons du Trésor et du Bund ont progressé de respectivement 35 et 30 points de base, tandis que la courbe des taux américaine s’est légèrement pentifiée.
Paradoxalement, cela n’a pas alimenté de rebond de la valorisation des actions européennes… Au contraire. Selon les estimations des analystes de Morningstar, le ratio cours sur juste valeur (« price/fair value ») médian est revenu à 0,97x, soit une décote de 3%, contre un ratio historique de 0,99x.
Source: Morningstar Direct
Les secteurs les plus décotés sont les télécommunications, les services financiers et la santé, qui affichent tous trois une décote médiane de 9% par rapport aux estimations de valeur intrinsèque des titres suivis par les analystes de Morningstar.
Le secteur de la technologie est le plus cher actuellement avec une prime de valorisation de 13%. Mais elle s’est sensiblement comprimée, car elle était de l’ordre de 20% il y a seulement un mois.