Nous conduisons une opération de maintenance sur notre outil de gestion de portefeuille. Nous espérons une résolution dans les plus brefs délais. Merci de bien vouloir patienter.

Elections américaines : quelles réactions attendre des marchés ?

Comment les marchés pourraient-ils réagir selon la victoire de l’un ou l’autre des candidats ?

Jocelyn Jovène 04.11.2016
Facebook Twitter LinkedIn

Depuis plusieurs jours, la remontée de Donald Trump dans les sondages provoque un regain de nervosité sur les marchés actions, lesquels perdent du terrain.

La question de nombreux investisseurs est de savoir comment les marchés financiers à travers le monde réagiront-ils en fonction de la victoire de l’un ou l’autre des candidats ?

Comme on peut l’observer depuis quelques jours, une victoire de Donald Trump est plutôt vécue comme un phénomène « risk off », tandis qu’une victoire de Hillary Clinton serait perçue comme favorable aux actifs risqués, et pourrait s’accompagner d’un rebond des marchés actions.

La réaction des marchés des changes, des taux et actions lors des débats entre les deux candidats ont également provoqué des mouvements de fuite ou de rebond des actifs risqués au fil des semaines.

Pourquoi une telle divergence de vues ?

La raison tient au côté radical des propositions du candidat républicain, en particulier d’un penchant très protectionniste et conflictuel qui pourraient affecter les échanges internationaux et la place des Etats-Unis dans le monde.

A l’inverse, la politique pronée par le camp démocrate s’inscrirait plus dans la continuité de celle conduite depuis 8 ans par Barack Obama.

« Fervent défenseur d’une transition protectionniste agressive, « America First », faite de ruptures des relations commerciales existantes, de renforcement des contrôles aux frontieres et d’édification d’un mur de séparation avec le Mexique, Donald Trump propose un programme à son image, celle d'un va-t’en guerre dont l'objectif affiché de défense des intérêts américains pourrait vite se solder par une montée des crispations avec le reste du monde », observe Véronique Riches-Flores.

Son élection aurait des conséquences lourdes à l’échelle internationale : rechute du cours des matières premières (notamment du pétrole), baisse du dollar, hausse de l’or (qui est revenu vers 1.300 dollars l’once), baisse des marchés actions, regain de volatilité dans les émergents (en particulier sur le peso mexicain) et hausse des taux longs américains (reflet des tensions avec la Chine et de l’envolée des anticipations d’inflation).

La victoire d’Hillary Clinton est perçue par les observateurs comme une victoire par défaut : le manque de charisme de la candidate auprès de l’électorat et surtout un programme économique « peu ambitieux » selon Véronique Riches-Flores expliquent cette situation.

Sa victoire pourrait toutefois amener un rebond du cours du pétrole, tout comme des marchés actions. La hausse des anticipations d’inflation amènerait la Fed à relever son taux directeur en décembre, comme elle semble décidée à le faire jusqu’ici, avec à la clef une remontée du dollar.

Que faire ?

Quelle que soit l’issue du scrutin, Morningstar recommande toujours aux investisseurs d’adopter une vue de long terme, centrée sur les fondamentaux et la valorisation des classes d’actifs dans lesquelles ils sont investis.

Le plus important est de prendre du recul et d'essayer d'évaluer l’impact du résultat d'un événement donnésur les fondamentaux d’une économie ou d’une classe d’actifs. Le « Brexit », qui fut une réelle surprise pour les marchés financiers, n’a jusqu’ici fait qu’une victime : la livre sterling. Après une phase de volatilité, les marchés ont pu retrouver leur calme, grâce notamment à l'action de la Banque d'Angleterre.

Les Etats-Unis sont jusqu’ici ancrés dans une dynamique de retour de la croissance économique, de remontée de l’inflation et de hausse des taux directeurs. L’économie mondiale est elle aussi en phase de reprise, comme le montrent les derniers indicateurs avancés.

Mais le plus important pour les investisseurs est de garder leur sang froid et de ne pas agir dans la précipitation. L’élection provoquera une réaction sans doute vive à court terme, mais sur le long terme ce seront toujours les fondamentaux qui détermineront le prix des actifs.

 

 

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.