Cela fait un certain temps que l’on n’avait pas vu un tel gap de rendement entre les styles « value » et « growth », en particulier dans l’univers des grandes capitalisations boursières. En octobre, le segment des grandes capitalisations « value » a rapporté 4,1% (en euros) contre une perte de 3,3% pour les grandes capitalisation « growth ». On observe des comportements similaires, quoique pas aussi dramatiques, pour d’autres segments de la cote.
D’où vient un tel écart de performance ? Principalement du secteur bancaire, reflet du mouvement de rotation sectoriel enclenché sur les marchés par la remontée rapide des taux longs. Les grandes institutions financières, telles que BNP Paribas, BBVA, Banco Santander ont enregistré des rebonds spectaculaires de respectivement 15,4%, 23,7% et 12,4%.
Le secteur bancaire a enregistré la performance la plus forte sur le mois, avec un gain de 5,8% en euros. Le secteur de l’énergie a également été l’un des rares à enregistrer une performance positive (+2,7%), grâce aux bonnes performances de titres comme Royal Dutch Shell, BP ou Total, qui ont progressé sur le mois de respectivement 2%, 3,7% et 3,6%.
Dans le segment des grandes capitalisations de croissance, les plus fortes contributions négatives à la performance ont été Anheuser-Busch Inbev, Novo Nordisk et British American Tobacco, qui ont respectivement cédé 10,3%, 11,9% et 8,3%. Le secteur de la consommation défensive a enregistré une perte de 5,4% sur le mois.
Paradoxalement, le secteur de la santé, relativement décoté par rapport au reste du marché en raison des craintes sur l’évolution des prix aux Etats-Unis, a également connu un mois difficile, avec une perte de 5,5% liée à la chute de titres comme Novartis (7,4%) ou Roche Holdings (-5,1% en euros). Les deux groupes pharmaceutiques suisses sont les plus grosses composantes dans ce secteur.
Conséquence du rebond des titres « value » : la décote de valorisation par rapport au style « Growth » s’est nettement réduite au cours du mois, en particulier dans le segment des grandes capitalisations boursières. En février dernier, l’écart de valorisation entre les deux styles était un ratio cours sur juste valeur de 1,01 pour les titres « Growth » contre 0,87 pour les titres « Value ». Le mois dernier, les deux segments se traitaient sur un multiple de 0,99.